Appui du Rwanda au M23 : trois sénateurs américains exigent des sanctions de l’administration Biden

Décidément, l’étau se resserre sur le Rwanda et son président Paul Kagame qui ne peuvent dissimuler continuellement leur appui au groupe terroriste du M23 qui martyrise la population du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu. Dans une correspondance adressée, le 20 octobre 2022, au secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et au secrétaire américain au Trésor, Janet Yellen, les trois sénateurs exigent des sanctions exemplaires contre tous ceux qui apportent leur appui au M23.
« Compte tenu de la grave menace pour la sécurité régionale et des violations confirmées des droits de l’homme, nous pensons que les États-Unis doivent continuer à demander des comptes à ceux qui soutiennent ces actes horribles », notent-ils.
A ce propos, les trois sénateurs rappellent que « des rapports crédibles émanant d’organisations de défense des droits de l’homme reconnues indiquent que le M23 dispose d’un approvisionnement régulier en armes et munitions modernes qui permet à ses membres de frapper régulièrement des cibles sur de longues distances et d’effectuer des tirs de précision contre des avions, ce qui laisse supposer un soutien direct de l’État ». Et d’ajouter : « Etant donné les années et le degré de souffrance humaine dans l’Est du Congo, nous demandons une mise à jour de l’application des sanctions américaines à l’encontre du M23, conformément à la loi publique 112-239 ».
Pour tout le mal causé à la population de l’Est de la RDC et à la stabilité de la région des Grands Lacs, les trois sénateurs demandent à l’administration Biden d’activer leurs efforts pour « identifier et sanctionner les personnes et les officiels engagés dans le soutien au M23 ».
Intégralité de la lettre de ces trois sénateurs, traduite de l’anglais.
Econews

Monsieur le secrétaire Blinken et Mme la secrétaire Yellen
Nous vous écrivons avec une inquiétude croissante concernant les activités du groupe rebelle, connu sous le nom de M23, en République Démocratique du Congo. Depuis la fin de l’année 2021, le M23 a lancé des attaques de plus en plus sophistiquées et meurtrières contre le gouvernement congolais, la Mission de Stabilisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et les civils. Des rapports crédibles émanant d’organisations de défense des droits de l’Homme reconnues indiquent que le M23 dispose d’un approvisionnement régulier en armes et munitions modernes qui permet à ses membres de frapper régulièrement des cibles sur de longues distances et d’effectuer des tirs de précision contre des avions, ce qui laisse supposer un soutien direct de l’État.
Etant donné les années et le degré de souffrance humaine dans l’Est du Congo, nous demandons une mise à jour de l’application des sanctions américaines à l’encontre du M23, conformément à la loi publique 112-239.
Depuis le début de l’année, plus de 700.000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, avec de nombreux décès de civils. Les groupes de défense des droits de l’homme ont relevé des cas de torture, de viols et de civils emprisonnés contraints de se livrer au cannibalisme avec leurs compagnons de détention assassinés. Ces rapports horribles surviennent alors que le M23 affiche des capacités offensives plus proches de celles d’une armée conventionnelle que de celles d’un groupe d’insurgés désorganisé. Ces capacités leur ont permis de déborder les positions congolaises soutenues par la MONUSCO et de tenir le territoire. En fait, le chef de la force de la MONUSCO a averti qu’elle « pourrait être confrontée à une menace qui va au-delà de ses capacités actuelles ».
Compte tenu de la grave menace pour la sécurité régionale et des violations confirmées des droits de l’homme, nous pensons que les États-Unis doivent continuer à demander des comptes à ceux qui soutiennent ces actes horribles. Il y a près de dix ans, le Congrès a inclus dans la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2013 une disposition imposant des sanctions à ceux qui apportent un soutien matériel et financier au M23. Cette exigence reste en vigueur, et nous demandons respectueusement une mise à jour sur les personnes et les fonctionnaires des gouvernements étrangers que vos départements croient fournir un soutien au M23, qui peut être par annexe classifiée si nécessaire. Nous vous demandons également de détailler vos efforts actuels pour identifier et sanctionner les personnes et les officiels engagés dans le soutien au M23.
Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à notre demande et vous demandons instamment d’agir rapidement pour faire face à cette crise.
Sincèrement,
Richard J. Durbin
Sénateur des États-Unis
Chris Van Hollen
Sénateur des États-Unis
Tim Kaine
Sénateur des États-Unis