Après un rare incident frontalier, le président al-Sissi s’entretient avec Benyamin Netanyahou par téléphone

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’est entretenu mardi 6 juin au téléphone avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à la suite d’un rare incident meurtrier à la frontière entre les deux pays, a annoncé la présidence égyptienne.
Abdel Fattah al-Sissi a reçu un appel de Benyamin Netanyahou «concernant l’échange de tirs qui a eu lieu à la frontière égypto-israélienne» samedi, et ils ont souligné «l’importance de la coordination entre les deux pays pour élucider les circonstances» de cet incident, a déclaré le porte-parole de la présidence égyptienne dans un communiqué.

«Condoléances»
Abdel Fattah al-Sissi a «présenté ses condoléances» à Benyamin Neta-nyahou, a indiqué de son côté le bureau du premier ministre israélien. Trois soldats israéliens ont été tués samedi par un «policier égyptien», «infiltré» depuis l’Égypte en Israël et qui a ensuite été abattu, selon un porte-parole militaire israélien.
Selon la version de l’armée égyptienne, un membre des «forces de sécurité pourchassant des trafiquants de drogue» a traversé un point de contrôle entre les deux pays. Il s’est ensuivi un «échange de tirs ayant fait trois morts côté israélien» en plus de la mort de l’Égyptien. Après l’incident, dont les circonstances restent encore floues, les autorités israéliennes et égyptiennes s’étaient empressées de réaffirmer leur coopération.

Enquête conjointe
Une délégation égyptienne composée notamment de responsables militaires est arrivée dimanche en Israël dans le cadre d’une enquête conjointe, selon une source israélienne proche du dossier. L’assaillant ne serait pas lié à des groupes islamistes mais semble s’être radicalisé, a-t-elle ajouté. Si son nom n’a pas été officiellement communiqué, des médias égyptiens l’ont identifié comme Mohamad Salah, un conscrit âgé de 22 ans.
L’Égypte a été le premier pays arabe à signer un traité de paix avec Israël en 1979. De nombreux Égyptiens ne soutiennent toutefois pas cette normalisation. Si la frontière entre les deux pays est généralement calme, elle reste cependant le théâtre de tentatives régulières de trafic de drogue, qui ont donné lieu ces dernières années à des échanges de tirs entre contrebandiers et soldats israéliens stationnés le long de la frontière.
Avec Le Figaro