Au-delà du rapprochement entre Kinshasa et Pékin, Nicolas Kazadi précise : « Nous voulons des accords justes quel que soit le pays partenaire »

Après le voyage d’Etat du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en Chine, la République Démocratique du Congo a pris l’option de réviser totalement sa coopération. Plus jamais de diktat ni de compromission. Pour le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui faisait partie de la délégation qui a accompagné le Président de la République, Kinshasa s’inscrit dans une nouvelle logique. « Nous voulons des accords justes quel que soit le pays partenaire », a dit lundi, au cours du traditionnel briefing, le ministre Nicolas Kazadi, emboité le pas par le patron de la diplomatie congolaise qui a révélé que la RDC était désormais un pays « ouvert et non offert ».
Après le voyage d’Etat en Chine du Président de la République, l’heure était lundi à la restitution devant la presse, lors du traditionnel briefing organisé autour du porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe. A l’occasion, le chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula, et le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui faisaient partie de la délégation qui a accompagné le Chef de l’Etat, se sont prêtés aux questions de la presse.
Pourquoi avoir tendu la main à la Chine, Christophe Lutundula y trouve une bonne raison. «Parce qu’il y a guerre, il faut renforcer les piliers économiques pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations. Voilà qui justifie la visite d’État du Président de la République en Chine », a-t-il déclaré.

Les bases d’une nouvelle coopération
Selon lui, ce voyage a permis de jeter les bases de la nouvelle coopération avec l’extérieur, notamment la Chine. Cette nouvelle ligne est désormais basée sur les principes tels que «le Congo est un pays ouvert et non offert; l’intangibilité des frontières de la RDC est non négociable; valoriser les ressources naturelles de la RDC ».
Aussi, a-t-il dit qu’avec cette nouvelle dynamique, «plus question que la RDC serve de réservoir des matières premières sans que le pays n’en tire un bénéfice conséquent».
A la suite du partenariat «global et stratégique» conclu avec la Chine, Christophe Lutundula est d’avis qu’«il s’agit maintenant pour la partie congolaise de soumettre des projets qui rentrent dans ce cadre. Plus que jamais, c’est l’occasion pour le secteur privé de s’insérer dans cette nouvelle dynamique pour profiter de cette brèche de coopération».
Lui emboîtant le pas, le ministre des Finances est revenu sur les retombées de cette visite d’Etat. «En Chine, le Président de la République n’est pas parti signer des contrats, mais jeter les bases d’une nouvelle coopération avec Pékin. Dans la configuration de l’économie mondiale, la Chine est un partenaire majeur. Il s’agit de poser un esprit de renouveau dans le cadre de la coopération», a rappelé Nicolas Kazadi.
En comparaison à la convention de collaboration, conclu en 2008 entre l’Etat congolais et un Groupe d’entreprises chinoises, Nicolas Kazadi note que «le premier partenariat (Ndlr : celui de 2008) n’a pas été bien négocié et les responsabilités sont partagées. C’est ce que nous voulons corriger en toute amitié avec la Chine». Il est convaincu que toutes les parties ont exprimé le désir d’aller de l’avant : «S’il y a un différend, on le règle en toute amitié. C’est ce qui est en train d’être fait. La Chine reste un partenaire prépondérant, mais nous tenons à ce que ce partenariat soit gagnant-gagnant». Et de préciser, concernant l’accord de 2008 : «Ce n’est pas la Chine qui est en cause, mais l’accord et nous le corrigeons».
Dans tous les cas, Kinshasa prône un «partenariat triangulaire», sans partenaire privilégié qui jouirait d’un quelconque droit de péremption sur les ressources naturelles de la RDC. A cet effet, Nicolas Kazadi a tenu à lever toute équivoque : «Nous voulons des accords justes quel que soit le pays partenaire».

Econews