Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on mettra fin au grand désordre qui ronge le secteur minier, particulièrement dans la filière artisanale. Plus que jamais, la République Démocratique du Congo a besoin de définir une bonne politique minière, claire et cohérente, pour profiter de ses ressources minières dont le potentiel est évalué à environ 24.000 milliards Usd. Vendredi en Conseil des ministres, le Chef de l’Etat est revenu, une fois de plus, sur la nécessité d’assainir le secteur par l’émergence d’une chaîne locale des valeurs. Entre-temps, dans la province du Lualaba, la Fédération de l’UDPS dénonce des pratiques maffieuses qui prospèrent dans la filière minière, privant l’Etat congolais d’une importante manne financière. Parallèlement, à Kinshasa, c’est la ministre nationale des Mines qui se dédouane de son implication dans la forte spéculation des carrés miniers dont se rendent responsables certains acteurs politiques et autres bonzes du régime.
Vendredi en Conseil des ministres, le Président de la République est revenu sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des initiatives de valorisation des ressources minières stratégiques
«Face à la demande mondiale pour nos ressources naturelles au cœur des enjeux de la transition écologique, la République Démocratique du Congo doit développer un modèle de rémunération plus équitable et négocier des compensations proportionnelles à ce qu’elle offre », pouvait-on lire dans le compte rendu de la réunion du Conseil des ministres, présenté par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katambwe.
Pour le Président de la République, cela appelle à « une redéfinition de la chaîne d’approvisionnement en produits miniers à caractère stratégique, notamment le Lithium, le Cobalt, le Niobium et le Coltan auxquelles il sied de rajouter le Cuivre, du fait de leur demande mondiale au regard de leurs applications industrielles ».
Félix Tshisekedi met la pression sur le Gouvernement pour remettre de l’ordre dans le secteur. A cet effet, il a instruit, sous la coordination du Premier ministre, la ministre des Mines, et toutes les structures du Gouvernement impliquées, de « présenter dans la quinzaine, un Plan d’action opérationnel permettant l’accélération des initiatives de valorisation de nos ressources minières stratégiques, et le développement des chaînes de transformation locale ».
Aussi, a-t-il demandé à ce que certains projets bien ciblés bénéficient d’une « attention soutenue, urgente et conséquente ». Il s’agit notamment : du développement de la filière lithium dans la province du Tanganyika dans la suite des résolutions prises lors du dernier DRC-Africa Business 2021 ayant eu pour objet : «le développement d’une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électriques, du marché des véhicules électriques et des énergies propres»; du renforcement de la filière cupro-cobaltifère industrielle, d’une part, et l’assainissement et le développement de la filière cupro-cobaltifère artisanale, d’autre part dans le Lualaba et le Haut-Katanga.
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a insisté pour que la ministre des Mines encadre de manière particulière les actions du Gouvernement provincial du Lualaba. C’est le cas du projet du Centre de négoce de Musompo qui doit être opérationnel dans les meilleurs délais en vue d’assurer la traçabilité et de garantir les conditions socio- environnementales de la production artisanale, gage d’un accès direct vers les marchés d’approvisionnement des grandes entreprises mondiales de différents secteurs notamment de l’automobile, de l’électronique et de l’énergie.
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