Malgré l’état de siège, l’insécurité persiste à Goma

Plusieurs personnes ont manifesté, samedi dernier, à Goma (Nord-Kivu) contre l’insécurité grandissante dans la ville. En moins de 72 heures, au moins quatre personnes ont été tuées par des hommes non autrement identifiés. Des mouvements citoyens et d’autres organisations de la Société civile ont manifesté pour exprimer leurs inquiétudes. Une dizaine de manifestants ont été interpellées par la Police nationale congolaise (PNC) qui a fait usage des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour les disperser.

En effet, l’insécurité dans l’Est de la RDC continue d’endeuiller des familles. La semaine dernière, en moins de trois jours, quatre personnes ont perdu leur vie suite à l’insécurité qui persiste dans la partie Est du pays, pourtant sous état de siège.

Pour manifester leurs indignations, des jeunes de tout bord ont pris d’assaut les rues de la ville de Goma. Ces manifestants pacifiques, qui voulaient tout simplement pleurer leurs compatriotes tués par des hommes armés non autrement identifiés, ont été dispersés par la Police nationale congolaise qui a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.

«On a appelé toute la population à pleurer les morts assassinés pendant cette période spéciale d’état de siège, … on est surpris de voir la police disperser les manifestants avec des gaz lacrymogènes, …des gens qui voulaient juste pleurer leurs morts, parce que trop c’est trop, il y a plusieurs morts pendant cette période spéciale d’état de siège », a indiqué M. Jacky Sinzahera, un membre du mouvement citoyen « LUCHA », au micro d’Africanews.

Les manifestants étaient vêtus de noir, bougies allumées, fleurs et photos des quelques victimes de cette insécurité à la main et scandant des chansons contre le pouvoir en place. Pour éviter la répression de la PNC, certains manifestants sont allés ailleurs pour rendre hommage aux victimes de Goma.

«J’ai vite rejoint mes compatriotes qui manifestaient parce qu’il n’est pas juste de perdre quatre jeunes en moins de 72 heures. Ma présence ici est de soutenir les jeunes, parce que je suis profondément indignée, je veux que cela cesse », a indiqué une manifestante indépendante, Mme Alice Kabuo au micro d’Africanews.

Il sied de signaler que dans la ville de Goma, malgré l’état de siège, des vols de nuit, d’enlèvements et tueries continuent d’être perpétrés.

La population crie sa détresse et appelle les autorités provinciales et étatiques à trouver une solution urgente pour emmener la paix dans la région où quatre personnes ont été tuées par balle pendant la même semaine par des hommes armés non autrement identifiés.

T. Masiala