Face au Rwanda et à certains esprits égarés qui tentent de justifier les actes terroristes de M23 par la crainte d’un « génocide » qui se préparerait en RDC, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a balayé mardi ces inepties, lors du briefing hebdomadaire avec la presse. C’était aussi l’occasion pour le porte-parole du Gouvernement de faire le point sur les grands sujets d’actualité. Après la campagne « Défendons la patrie », Patrick Muyaya a appelé la population à se l’approprier. C’est pour la survie de notre pays, a-t-il argué. Parallèlement à toutes les actions menées sur le terrain par les Forces armées de la RDC, une rencontre, initiée par le président angolais, Joao Lourenço, réunit ce mercredi les principaux acteurs de la crise de l’Est, principalement le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, le Rwandais Paul Kagame.
Le peuple congolais ne porte pas l’âme du génocide. C’est la position défendue, mardi devant la presse, par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, au moment où le Rwanda, pays agresseur de la RDC, tente de justifier son soutien aux terroristes de M23 par la crainte, sans fondement, d’un génocide qui couverait en RDC. Et par hypocrisie, la communauté internationale, dont l’ONU, semble appuyer cette thèse.
Devant la presse, le porte-parole du Gouvernement a dissipé tout malentendu pour éviter l’amalgame.
Il y a quelques jours, la conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, a appelé les Congolais à « bannir les discours de haine en vue de prévenir le génocide en République Démocratique du Congo ».
Faux, clame Muyaya ! «Le peuple congolais, depuis tout le temps, a été toujours été un peuple hospitalier », rappelle le ministre Muyaya.
Muyaya va plus loin : «Entendre de la bouche d’une conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies qu’il faut bannir les discours de la haine en vue de prévenir le génocide en RDC, même le diable peut s’étonner d’un tel discours ».
Le porte-parole du Gouvernement rappelle, à cet effet, que «sur place en RDC, aucune voix officielle, aucun média officiel ou privé n’a diffusé un message, dit de la haine». Et de s’interroger : «Mais d’où vient finalement cette imagination grossière d’un génocide imaginaire ? »
Patrick Muyaya n’a pas une autre explication : «C’est une fiction qui ressemble aux discours ségrégationnistes portés par le Rwanda ».
Au regard du sérieux accordé à cette thèse, Muyaya pense qu’on cherche plutôt à « nous détourner des vraies raisons du problème », faisant remarquer que «le Rwanda, depuis un certain temps, ne cesse de distiller de fausses informations selon lesquelles qu’il y aurait une catégorie de populations qui serait en danger. Cette théorie, qu’on peut considérée de complot est crue par une certaine opinion, notamment, apparemment, la communauté internationale, les Nations Unies en premier plan ».
Il appelle dès lors la communauté internationale à ne jamais perdre de vue le plaidoyer de la RDC. «Les vraies raisons du problème, c’est l’agression du Rwanda. Après on ne doit pas aller dans des superflues. De quel génocide parle-t-on», s’est demandé Patrick Muyaya.
Ainsi, selon lui, le débat – le vrai – doit plutôt tourner autour du retrait de la MONUSCO, du retrait des rebelles du M23 des territoires qu’ils occupent et de la restauration d’une paix durable dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Une fuite en avant de Kigali
Il est convaincu que «parler d’un génocide, c’est chercher des poux sur la tête d’un chauve». «Nous sommes dans un pays à 100.000.000 d’habitants, avec plus de 450 tribus, pourquoi doit-on chercher des poux sur la tête des Congolais sans cheveux comme moi », s’est indigné le porte-parole du gouvernement congolais. Et de poursuivre : «Et pourtant les 450 tribus environ de la République Démocratique du Congo vivent, depuis toujours, en harmonie. C’est l’un des acquis nous léguer par nos aïeux, notamment le Maréchal Mobutu. Dire que certaines tribus développeraient un sentiment de haine envers d’autres, c’est une utopie».
Si Kigali tente de propager de mauvaises nouvelles pour justifier ses actes terroristes en RDC, Patrick Muyaya note que le Rwanda, qui se fait «porte-parole du M23», devrait demander à ses «poulains de libérer les territoires occupés par ces dernier».
Loin de cette question de pseudo génocide, le porte-parole du Gouvernement a abordé bien d’autres sujets d’actualité. Il a notamment appelé la population à adhérer à la campagne «Défendons la patrie», se félicitant de l’engouement dont fait preuve la jeunesse, en réponse à l’appel à la mobilisation du Chef de l’Etat.
Il se dit impressionné par «l’engoulement à la mobilisation des jeunes dans les rangs des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC)», rappelant que «les jeunes vont dans l’armée parce qu’il faut défendre l’intégrité territoriale ».
Tighana Masiala