Le remplissage complet du Grand barrage de la renaissance s’est achevé il y a quelques jours au moment où Addis-Abeba renoue le dialogue avec ses voisins égyptiens et soudanais sur ce mégaprojet controversé.
Abiy Ahmed Ali, le premier ministre de l’Éthiopie a annoncé récemment « la réussite du quatrième et dernier » remplissage du Grand barrage de renaissance éthiopienne (Gerd). C’est une étape importante pour ce mégaprojet hydroélectrique lancé en 2011. «Les Éthiopiens nous ont aidés en travaillant ensemble. Félicitations à tous ceux qui ont participé aux travaux avec leur argent, leurs connaissances, leur énergie et leurs prière», a affirmé le premier ministre éthiopien.
La réaction de l’Égypte n’a pas tardé puisque Le Caire a condamné cette nouvelle étape du projet en indiquant par la voix de son ministère des Affaires étrangères, qu’il s’agissait « de la violation continue par l’Éthiopie de la Déclaration de principes signée entre l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan en 2015. La Déclaration de principes stipule la nécessité pour les trois pays de parvenir à un accord sur les règles de remplissage et d’exploitation du Gerd avant de commencer le processus de remplissage».
Le fin du remplissage intervient au moment l’Éthiopie et l’Égypte ont convenu de reprendre les pourparlers au sujet du Gerd. «Cette approche, ainsi que ses conséquences négatives, remet en cause le processus de négociation en cours, qui doit s’achever dans un délai de quatre mois. Le prochain cycle de négociations, prévu à Addis-Abeba, devrait permettre une avancée tangible et réelle sur la voie d’un accord sur les règles de remplissage et d’exploitation du Gerd », indique le ministère égyptien des Affaires étrangères.
L’Égypte qui a toujours réaffirmé son opposition à ce mégaprojet dépend à 85% du Nil pour son approvisionnement en eau. Le Gerd est construit sur le Nil bleu (le principal affluent du Nil), dans l’État régional de Benishangul-Gumuz. Le barrage qui affiche une hauteur de 170 m et une largeur de 1,8 km est doté d’un réservoir capable de contenir 79 milliards de m3 d’eau. Le barrage a déjà commencé à produire de l’électricité avec une première turbine Francis de 375 MW inaugurée en février 2022.
Avec Afrik21