L’Arabie saoudite vers une «normalisation» de ses relations avec Israël

Le prince héritier du royaume d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane.

L’Arabie saoudite et Israël se «rapprochent» d’un accord de normalisation de leurs relations, a affirmé mercredi le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Israël a déjà normalisé ses relations avec cinq pays arabes, mais un tel accord serait historique, eu égard au poids du royaume dans la région.
«On s’en rapproche tous les jours», a affirmé Mohammed ben Salmane dans un entretien avec la chaîne Fox News, tandis que le président américain Joe Biden rencontrait à New York le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
«Pour nous, la question palestinienne est très importante. Nous devons la résoudre», a-t-il toutefois souligné, en s’exprimant en anglais de façon détendue, dans cette interview réalisée en Arabie saoudite. Selon lui, «les négociations se poursuivent bien jusqu’à présent».
«Nous espérons qu’elles aboutiront à un résultat qui facilitera la vie des Palestiniens et qui permettra à Israël de jouer un rôle au Moyen-Orient », a ajouté «MBS».
Le dirigeant saoudien a ainsi démenti des informations de presse faisant état d’une «suspension» des discussions avec Israël.
Réussir un rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël aurait un impact profond au Moyen-Orient, a commenté mercredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans une interview avec la chaîne ABC. Cela aurait un « effet puissant sur la stabilisation de la région, sur l’intégration de la région, sur le fait de rassembler les peuples», a-t-il estimé.

«Trahison» envers la Palestine
Cette possible normalisation pourrait impliquer des garanties de sécurité de la part des Etats-Unis pour la monarchie pétrolière. Interrogé sur ce sujet, Mohammed ben Salmane a rappelé que les liens entre Riyad et Washington remontaient à huit décennies et qu’un possible accord de sécurité entre les deux nations «renforcerait » leur coopération militaire et économique, sans autre détail.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a réagi mercredi soir, en déclarant qu’une éventuelle normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite constituerait une trahison de la cause palestinienne.
«Nous pensons qu’une relation entre des pays de la région et le régime sioniste serait un coup de poignard dans le dos du peuple palestinien et de la résistance palestinienne », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Diplomatie très active dans la région
Israël a déjà normalisé ses relations avec cinq pays arabes : Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, le Maroc et les Émirats arabes unis. Interrogé par ailleurs sur la perspective que l’Iran se dote de l’arme nucléaire, le prince héritier, qui dirige de facto le royaume saoudien, a averti que l’Arabie serait alors contrainte de faire de même. «Nous nous préoccupons du fait qu’un pays puisse se doter d’une arme nucléaire. C’est une mauvaise chose», a-t-il affirmé.
«Ils n’ont pas besoin de se doter d’une arme nucléaire parce qu’ils ne peuvent pas l’utiliser », selon lui. Mais, a-t-il ajouté, «s’ils en obtiennent une, on devra en avoir une nous aussi ».
Réussir un rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël aurait un impact profond au Moyen-Orient, a estimé mercredi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans une interview avec la chaîne ABC. Cela aurait un «effet puissant sur la stabilisation de la région, sur l’intégration de la région, sur le fait de rassembler les peuples », a dit Antony Blinken.
Avec AP