Neuf mois après le drame du marché Matadi Kibala situé dans la commune de Mont-Ngafula, avec la mort de vingt-cinq personnes par électrocution, la ville de Kinshasa est de nouveau endeuillée après la pluie diluvienne qui s’est abattue dans la nuit du lundi à mardi dernier. Autre fait enregistré : la coupure de la route nationale n°1 qui influe ipso facto sur les conditions de vie des populations kinoise et de la province du Kongo Central.
Des morts, des routes coupées, telle est situation qui prévaut actuellement dans la ville de Kinshasa à la suite d’une pluie diluvienne qui s’est abattue dans la nuit du lundi 12 à mardi 13 décembre 2022. Des informations en notre possession, il ressort que le bilan provisoire avoisinerait plus d’une centaine de morts.
En effet, il y a quelques mois, le ministre de l’Urbanisme et Habitat, Pius Muabilu, avait lancé une sonnette d’alarme sur cette situation due aux intempéries.
Selon les météorologues, avait-il annoncé, la ville de Kinshasa était exposée à d’importants dégâts durant la saison des pluies. C’est ce constat malheureux qui est enregistré depuis le début des pluies qui endeuillent des familles et occasionnent d’importants dégâts.
Dans certains coins, il suffit d’un bourdonnement au ciel pour que certaines personnes commencent à s’inquiéter. Les conditions environnementales et de logement sont deux défis qui doivent préoccuper les autorités congolaises.
La route nationale coupée
Les dégâts matériels et corporels enregistrés à la suite de la pluie diluvienne qui vient de s’abattre sur la ville de Kinshasa ont amené les autorités tant du gouvernement central que de la ville de Kinshasa à se rendre sur le lieu. Le premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, est aussi arrivé sur place, à la tête d’une importante équipe gouvernementale. Il a, à cet effet, annoncé le début rapide des travaux de réhabilitation de la RN1 coupée. La mobilisation y était totale compte tenu du nombre de personnes victimes de cette catastrophe naturelle et d’importants dégâts matériels, particulièrement la coupure de la route nationale n° 1, principalement du tronçon situé dans la commune de Mont-Ngafula entre Matadi Kibala et l’hôtel «En Vrac».
Tout en se réservant de se prononcer sur le temps que pourra prendre la réhabilitation de la route, le directeur général de l’Office des voiries et drainage (OVD) a cependant rassuré que ses équipes sont déjà à pied d’œuvre sur le terrain.
«Entre-temps, a-t-il ajouté, son entreprise envisage une solution de déviation de la route pour permettre la relance de la circulation sur la nationale n°1».
Responsabilité partagée
Face aux catastrophes naturelles ayant causé des inondations dans la capitale, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, avait, au cours d’une des réunions du Conseil des ministres, donné des instructions précises pour pallier cette situation.
Le Vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières avait, à son tour, réuni les bourgmestres en présence du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka.
Après avoir fait un diagnostic, la commission ad hoc mise en place avait proposé des solutions restées malheureusement lettre morte jusqu’à ce jour.
Les agents de l’Etat qui délivrent des autorisations de bâtir sans tenir compte des normes urbanistiques et la population qui bafoue les règles élémentaires d’hygiène ont aussi une part de responsabilité de la situation des catastrophes naturelles qui nécessite une gouvernance participative.
Véron Kongo