Arrivé vendredi 3 novembre à Tel-Aviv, le secrétaire d’État américain Antony Blinken doit s’acquitter d’une mission délicate : convaincre le gouvernement israélien d’accepter de faire des «pauses » dans son offensive contre le Hamas à Gaza, mais sans exiger de cessez-le-feu. Par ailleurs, le secrétaire d’État américain se rendra en Türkiye, les 5 et 6 novembre, pour discuter de la situation dans la Bande de Gaza, a annoncé samedi le ministère turc des Affaires étrangères.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a redit vendredi, lors d’une nouvelle visite à Tel-Aviv, qu’Israël avait «le droit» et «l’obligation» de se «défendre» pour s’assurer que l’attaque du 7 octobre ne puisse «plus jamais se reproduire».
«Nous restons convaincus qu’Israël a non seulement le droit mais aussi l’obligation de se défendre et de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que le 7 octobre ne se reproduise plus jamais », a-t-il dit en allusion à l’attaque sans précédent du Hamas palestinien sur le sol israélien, après une rencontre avec le président israélien Isaac Herzog.
Antony Blinken, dont c’est le deuxième déplacement au Proche-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, a également appelé «à protéger» les civils «pris sous les tirs » et à «apporter de l’aide à ceux qui en ont désespérément besoin».
Avant son déplacement vendredi à Tel-Aviv puis ce week-end en Jordanie, M. Blinken a affiché plusieurs objectifs: faire pression sur l’allié israélien pour protéger les civils palestiniens de Gaza et en Cisjordanie occupée, et assurer un flux continu de l’aide humanitaire qui arrive encore en une trop petite quantité dans la bande de Gaza, bombardée sans relâche par l’armée israélienne depuis quatre semaines.
Le chef de la diplomatie américaine s’est entretenu vendredi matin avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et a assisté au cabinet de sécurité.
«Nous allons parler de mesures concrètes qui peuvent et doivent être prises pour minimiser les dommages causés aux hommes, aux femmes et aux enfants de Gaza», a déclaré jeudi M. Blinken avant de quitter Washington.
Premier soutien d’Israël, politique comme militaire, les Etats-Unis ont affiché un appui sans faille depuis l’attaque sanglante perpétrée par le Hamas le 7 octobre, mais prennent la mesure des pressions internationales croissantes sur le nombre de civils palestiniens tués dans les représailles israéliennes.
Il n’y aura pas de cessez-le-feu, affirme Tel Aviv
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a confirmé que «Tsahal étendait son emprise terrestre en progressant méthodiquement». Hier encore, il a exclu tout cessez-le-feu à Gaza, «ce serait capituler avec le Hamas »
Les appels au cessez-le-feu sont des appels à la reddition d’Israël au Hamas, au terrorisme, à la barbarie. Cela n’arrivera pas. Mesdames et Messieurs, la Bible dit qu’il y a un temps pour la paix et un temps pour la guerre. C’est le temps de la guerre.
Les organisations humanitaires continuent de réclamer un cessez le feu immédiat arguant que c’est une question de vie ou de mort pour des millions de personnes.
Le procureur général de la Cour pénale internationale, Karim Khan, déclarait récemment que le fait d’entraver l’acheminement de l’aide pouvait constituer un crime de guerre : «Je veux souligner clairement à Israël qu’il doit y avoir des efforts discernables sans plus tarder pour s’assurer que les civils reçoivent de la nourriture de base, des médicaments, des anesthésiques, de la morphine. Nous entendons des rapports sur des opérations qui se déroulent sans ces médicaments de base, comme si nous étions au Moyen-Âge ».
Israël accuse le Hamas de se servir des hôpitaux pour cacher armes ou combattants, ce que le Hamas dément.
L’armée israélienne bombarde sans relâche depuis le 7 octobre la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, et y conduit depuis une semaine des opérations terrestres.
La guerre entre Israël et le Hamas, entrée dans son 28e jour vendredi, menace toujours d’embraser la région.
Du côté israélien, selon les autorités, au moins 1.400 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre, en majorité des civils tués ce jour-là dans l’attaque du Hamas. D’après l’armée, 241 otages, israéliens ou étrangers, sont encore aux mains du mouvement islamiste palestinien, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël.
Dans la bande de Gaza, plus de 9.200 personnes, dont 3.826 enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens, selon un bilan du ministère de la Santé du Hamas.
Avec Euronews