Pendant trois jours, soit du 29 novembre au 1er décembre 2022, les acteurs de la Société civile œuvrant dans le secteur minier et des hydrocarbures se réunissent à Kinshasa dans le cadre de «La semaine des mines». L’objectif est le renforcement des capacités des acteurs de la Société civile pour «comprendre et s’approprier les véritables enjeux du secteur minier et des hydrocarbures». A l’ouverture de ce forum, le professeur Florimond Muteba, président du Conseil d’administration de l’ODEP (Observatoire de la dépense publique) et coordonnateur du Comité pédagogique de cette «Semaine des mines», a eu des mots durs face à la triste réalité de bradage du patrimoine minier de la RDC. Sans détours, le professeur Muteba a nommé le coupable : l’ancien président de la République Joseph Kabila. C’est sous son règne de 18 ans, pense-t-il, que le secteur minier et des hydrocarbures a été totalement dépecé.
Dans le secteur minier et des hydrocarbures, l’ancien président de la République, Joseph Kabila, a fait, en 18 ans de règne, ce que feu le président Mobutu n’a jamais fait pendant ses 32 ans de pouvoir sous la 2ème République. Cette conviction est des acteurs de la Société civile qui se réunissent, du 29 novembre au 1er décembre 2022 à Kinshasa, dans le cadre de la Semaine des mines.
Pour la Société civile, ce sont toutes les erreurs de Joseph Kabila qu’on devra corriger pour que l’Etat congolais récupère sa souveraineté sur le secteur minier et des hydrocarbures. C’est la positon que défend le professeur Florimond Muteba Tshitenge, président du Conseil d’administration de l’ODEP (Observatoire de la dépense publique) et coordonnateur du Comité pédagogique de cette «Semaine des mines».
Dans l’entretien qu’il a accordé au media en ligne 7sur7.cd, en marge de l’ouverture mardi de ce forum, le professeur Muteba n’a pas porté de gants, pointant du doigt Joseph Kabila comme principal responsable du dépeçage en règle du secteur minier et des hydrocarbures de la RDC. Selon lui, Joseph Kabila doit répondre des actes devant la Justice pour tout le mal qu’il a fait au secteur minier de la RDC.
«La justice ne fait pas assez parce que Kabila est quelqu’un qui devait être en prison. Kabila n’est pas quelqu’un qui peut circuler librement comme ça parce que tout le système mafieux de bradage s’est installé, de manière presque professionnelle, avec Kabila. Kabila n’est pas quelqu’un qu’on peut laisser comme ça circuler, il a contribué vraiment à tuer ce pays. C’est quelqu’un qui doit être traduit en justice. S’il y a quelqu’un qui mérite toutes les sanctions, c’est Kabila. Mais on ne dit pas ça assez. Vous : la presse, vous ne dites pas ça assez. Kabila rêve même de revenir au pouvoir, mais c’est un scandale. Il n’y a pas de pillage, même on dit Mobutu, comme Kabila, il n’y a pas. Il n’y a pas un président qui a pillé le pays comme ça. Et on le laisse, Kabila mérite la prison », a-t-il déclaré, cité par 7sur7.cd.
A la Société civile, on veut aménager des garde-fous pour que plus jamais le secteur minier de la RDC soit l’objet d’une razzia. Ce qui justifie le slogan qui guide cette Semaine des mines : « Disons-nous la vérité ».
A la Présidence de la République, on adhère à cette démarche de la Société civile. Ce qui explique la présence d’André Wameso, directeur de cabinet du Chef de l’Etat en charge des questions économiques et financières, à l’ouverture mardi de ce forum. Il s’agit, selon lui, de corriger les erreurs du passé pour un nouveau départ.
Les motivations de cette Semaine des mines
En effet, le grand intérêt actuel de la Société civile pour le secteur minier et des hydrocarbures part de l’hypothèse que le nouveau code minier de 2018 présente des réelles opportunités qui peuvent contribuer à l’amélioration de la vie des citoyens congolais en général, et, en particulier, celle des populations riveraines s’il est adéquatement appliqué. Toutefois, si ce cadre n’est pas appliqué, il y a à craindre une aggravation des inégalités économiques, les tensions sociales et les méfiances vis-à-vis des autorités publiques, un espoir perdu pour la mobilisation d’une plus grande rente minière, pouvant permettre la diversification de notre économie et son développement endogène et durable.
Pour la Société civile, il est donc extrêmement important d’amener la population congolaise à travers les organisations citoyennes qui les représentent, les medias, les autorités gouvernementales et administratives locales, provinciales et centrales, les institutions de contrôle publiques ainsi que le secteur privé à mettre en place des processus de gestion participatif, transparent et redevables envers les communautés locales.
Pour toutes ces raisons, la Société civile pense mener un combat acharné pour libérer et protéger les richesses minières du Congo afin que ses revenus servent réellement l’émergence du Congo et le progrès social.
Econews