Le Canada connaît l’une des croissances démographiques les plus dynamiques au monde. En contrepartie, Justin Trudeau, à l’origine d’une politique plus ouverte à l’égard des immigrants, doit affronter la grogne du secteur immobilier.
C’est du jamais vu depuis plus d’un demi-siècle. La population du Canada a connu son taux de croissance le plus élevé depuis 1957, grâce à l’augmentation du nombre de travailleurs temporaires, d’étudiants étrangers et d’immigrants.
La population du pays a ainsi augmenté de 2,9 % entre juin 2022 et juin 2023, soit l’un des taux de croissance les plus dynamiques au monde, portant le nombre d’habitants à 40,1 millions. Ce bond est spécifiquement dû à l’augmentation la plus importante du nombre de résidents temporaires depuis 1971.
Justin Trudeau aux manettes
Ces nouvelles données, publiées mercredi par l’agence officielle Statistique Canada, reflètent le résultat d’un changement de politique du gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau. Un nombre record de nouveaux arrivants ont été accueillis pour combler les besoins en main-d’oeuvre et remplir universités et autres établissements de l’enseignement supérieur. Le nombre de résidents non-permanents au Canada – qui comprend les personnes titulaires d’un permis de travail ou d’études ainsi que les réfugiés – s’élève aujourd’hui à 2,2 millions, soit plus de 5 % du total.
«Si le taux de croissance démographique observé l’année dernière restait constant à l’avenir, la population canadienne doublerait en vingt-cinq ans», indique Statistique Canada. La stratégie d’immigration du gouvernement vise à soutenir l’activité économique dans un contexte de baisse du taux de natalité et d’une vague de départs à la retraite des travailleurs âgés. Le taux de fécondité a atteint un plus bas record l’année dernière, avec 1,33 enfant par femme, contre 1,44 en 2021.
Flambée de l’immobilier
Mais la politique de Justin Trudeau ne plaît pas à tout le monde. Le Premier ministre fait face à de la résistance sur sa politique migratoire, en raison de la pression que cela génère sur l’offre de logements, entraînant hausse des loyers et des prix de l’immobilier. Statistique Canada a indiqué que le pays a recensé environ 700.000 résidents non-permanents supplémentaires en douze mois, portant leur nombre à 2,2 millions au 1er juillet 2023, soit un bond de 46 % par rapport à l’année précédente. Ils sont désormais plus nombreux que le 1,8 million d’autochtones recensés en 2021.
Il faut remonter à 1957 pour noter un bond aussi significatif de la croissance démographique, d’après Statistique Canada, provoqué à la fois par le baby-boom d’après-guerre et la forte immigration de réfugiés générée par la révolution hongroise de 1956.
Avec Bloomberg