La République Démocratique du Congo ne cache pas sa détermination à jouer un rôle dans la transition énergétique avec le développement en son sein de la chaîne de valeur des batteries de véhicules électriques. Lundi à Kinshasa, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a présidé la cérémonie de signature de l’accord-cadre pour le lancement de l’étude de préfaisabilité de la Zone Économique spéciale (ZES) dédiée à cette fin. Selon les estimations les plus probables, le Gouvernement doit réunir une somme de 750.000 USD pour financer toutes les phases de cette étude. Des partenaires extérieurs tels que la Commission économique des Nations-Unies et Afexim Bank, sont prêts à accompagner la RDC dans cette aventure. Le marché des batteries et véhicules électriques en RDC serait estimé à quarante-six mille milliards de dollars US à l’horizon 2040/2050.
Produite des batteries et des véhicules électriques est l’ambition qu’affiche la République Démocratique du Congo pour mettre en valeur ses immenses ressources naturelles. Mais, pour y arriver, le Gouvernement se veut méthodique en initiant une étude de faisabilité de ce grand projet qui sera concrétisé par la création d’une Zone économique spéciale (ZES), essentiellement au développement de la chaîne de valeur des batteries de véhicules électriques.
Selon les estimations, le coût global pour lancer l’étude de préfaisabilité de la ZES, dédiée au projet de la chaîne de valeur des batteries de véhicules électriques en RDC, tourne autour de 750.000 USD.
C’est ce qui ressort de la cérémonie de signature de l’accord-cadre entre d’une part, les gouvernements congolais et zambien, d’autre part, des bailleurs de fonds dont la Banque africaine de développement (BAD), Afrexim Bank et la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA). Le ministre de l’Industrie, Julien Paluku, a indiqué que cette étude de préfaisabilité devait avoir une durée de quatre mois et sera conduite par l’entreprise ARISE.
Caution morale du Premier ministre
Pour marquer l’appropriation de ce projet au plus haut niveau du Gouvernement, le Premier ministre, Jean-Michel Michel Sama Lukonde Kyenge, a présidé, le lundi 27 mars 2023, dans la grande salle des Conférences du ministère des Affaires étrangères, la cérémonie de signature de l’accord-cadre pour le lancement de l’étude de préfaisabilité de la Zone économique spéciale dédiée au projet de chaîne de valeur des batteries de véhicules électriques en RDC.
La signature de cet accord-cadre s’est effectuée entre les ministres sectoriels de la RDC notamment le ministre des Finances et celui de l’Industrie et le ministre zambien du Commerce et les partenaires financiers, en présence du corps diplomatique et de quelques membres du Gouvernement.
L’étude de préfaisabilité qui va être réalisée dans le cadre de ce projet permettra de concevoir un plan d’exécution et un modèle opérationnel pour la création et l’exploitation de la ZES transfrontalière, identifier les principaux défis à relever afin de faciliter la création et l’exploitation de la ZES transfrontalière, élaborer un plan de financement et des stratégies de mobilisation de fonds, et concevoir une stratégie de promotion des investissements dédiés à la ZES transfrontalière.
Après avoir suivi à tour de rôle les discours de différents intervenants dans ce projet, le Premier ministre a salué à sa juste valeur cet important projet qui s’inscrit dans la vision de développement portée par les deux Chefs d’État, en l’occurrence, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de la RDC et son homologue de la Zambie, Hakainde Hichilema.
«Ce projet doit être un exemple et un modèle non seulement dans le cadre de la coopération Sud-Sud, l’Afrique et tous les autres pays de la sous-région, mais surtout au niveau mondial sur le respect des demandes de différents pays de bénéficier de leurs ressources. Ici, la RDC qui regorge tous ces minéraux dont on a parlé (cobalt, cuivre, le lithium) veut bénéficier de ses ressources, en faire profiter à ses populations et surtout garantir son développement. Et ici, nous avons mis tous les instruments en place. Nous avons mis ce système que nous voulons dans le Haut-Katanga, où c’était important que nous puissions développer nos propres intelligences du point de vue de développement non seulement des batteries, mais des véhicules électriques. Et nous avons voulu avoir cette Zone économique en partage avec la Zambie, pour que nous puissions avoir dans cette zone, ces chaînes de développement des batteries électriques», a déclaré Jean-Michel Sama Lukonde. Et d’ajouter : «Nous avons voulu faire venir les partenaires qui sont intéressés à voir ce projet se développer être avec nous comme c’est le cas aujourd’hui. Place à l’action et plein succès à ce projet que nous voulons voir réussir au bénéfice de la République démocratique du Congo et de la Zambie».
«Pays-solution»
Présentée comme «Pays solution» dans la lutte mondiale contre le changement climatique, au regard de sa biodiversité et de ses minerais stratégiques qui entrent dans la fabrication des batteries électriques, des énergies renouvelables, des voitures électriques, la République Démocratique du Congo, à travers le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est fixée l’ambition de développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électriques de véhicules électriques, en tendant la main à certains pays de la région. La Zambie a été le premier pays à répondre à l’appel de la RDC par la signature d’un accord de collaboration.
Le processus de mise en œuvre de cette chaîne a été déclenché et se poursuit depuis l’organisation de «DRC Africa Business Forum », tenue à Kinshasa les 24 et 25 octobre 2021, sous le haut patronage du Président de la République, où il avait convié ses homologues de la Région dont les principaux producteurs des minerais qui entrent dans la fabrication des batteries de véhicules électriques, entre autres le cobalt, le nickel, le lithium, le manganèse, le Graphite.
Lors de cette rencontre, les Chefs d’Etats et des représentants des Gouvernements africains présents avaient cogité sur la nécessité de développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries, tout en produisant un cahier des charges clair pouvant contribuer significativement à la diversification de l’économie et à la valorisation des ressources africaines en Afrique et par les Africains.
Pour mettre en œuvre cette industrie, la RDC et ses partenaires, CEA, AFC, Afrexim Bank, et BADEA, ont commandité une étude qui a été diligentée par le Bloomberg NEF sur le coût de production des précurseurs des batteries en République Démocratique du Congo, une étude indépendante basée sur la technologie MNC (manganèse -nickel-cobalt).
Econews
Protocole d’accord entre les USA, la RDC et la Zambie pour renforcer la chaîne de valeur des batteries de véhicules électriques
Un protocole d’accord (MOU) sur les chaînes de valeur des batteries de véhicules électriques a été signé par les États-Unis, le 13 décembre 2022, à l’occasion du Sommet des dirigeants États-Unis-Afrique.
Dans ce cadre, les États-Unis soutiendront l’engagement de la RDC et de la Zambie en ce qui concerne le développement conjoint d’une chaîne d’approvisionnement pour les batteries de véhicules électriques. Ce protocole d’accord s’inscrit dans la perspective de l’objectif de la RDC et de la Zambie de mettre en place une chaîne d’approvisionnement productive, de la mine à la chaîne de montage, tout en s’engageant à respecter les normes internationales pour prévenir, détecter et intenter des poursuites judiciaires pour lutter contre la corruption tout au long de ce processus.
La RDC produit plus de 70% du cobalt mondial. La Zambie est le sixième producteur mondial de cuivre et le deuxième producteur de cobalt en Afrique. Ces ressources et cet engagement en faveur de la coopération sont des éléments essentiels de la transition énergétique mondiale dont nous avons besoin de toute urgence. Le plan de développement d’une chaîne d’approvisionnement de batteries électriques permettra des investissements ouverts et transparents pour construire une industrie à valeur ajoutée et durable en Afrique, au service d’une transition énergétique juste pour les travailleurs et les communautés locales.
Le secteur privé américain est une formidable ressource, à la fois en matière de connaissances techniques et de financement, pour le développement commercial à chaque étape du processus. Le gouvernement américain travaillera avec la RDC et la Zambie pour garantir le caractère équitable des conditions de la participation du secteur privé à ces projets.