Le Sondage Les Points vient de livrer son verdict sur les prétendants à la course à la Primature. Qui a donc la carrure pour succéder à Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge ? A cette question, le Sondage Les Points a trouvé la bonne raison. Seul Jules Alingete Key, actuel patron de l’IGF (Inspection générale des finances) remplit tous les critères, accrédité de 62% des chances d’avoir les clés de la Primature dans les prochains jours. Dans l’opinion publique, Jules Alingete dame les pions à ses principaux concurrents, notamment Daniel Mukoko Samba, élu national de Mbanza-Ngungu, et Jean-Pierre Bemba. Voici les conclusions du Sondage Les Points.
En République Démocratique du Congo, l’heure est aux tractations politiques en vue de la mise en place des animateurs des institutions pour la nouvelle mandature. Après la nomination d’Augustin Kabuya aux fonctions d’informateur afin d’identifier la coalition majoritaire au Parlement, faute pour un parti ou regroupement politique d’avoir remporté 250+1 sièges au terme des législatives du 20 décembre dernier, ces tractations sont davantage intenses. Au sein de l’Union sacrée, les uns et les autres se bousculent au portillon pour succéder à Sama Lukonde à la Primature.
En effet, conformément à l’article 78 de la Constitution, le Premier ministre est issu des rangs de la majorité parlementaire qui, sauf grosse surprise, va revenir à l’Union sacrée de la nation, famille politique du Président de la République.
Partant de ce constat et au regard des tractations politiques en cours, l’institut de sondage « Les Points » a consulté les Congolais au sujet de leur choix sur le prochain chef du gouvernement et de son profil. Ainsi, ce sondage a deux volets. Le premier concerne les critères que doit revêtir le prochain lointain successeur de Patrice Emery Lumumba, et le second tente de détecter le choix des Congolais pour le futur locataire du château de l’avenue Roi Baudouin.
Au regard des critères déterminés précédemment, qui a la carrure pour prendre la succession de Sama Lukonde à la Primature ? Les réponses à cette question ont penché en faveur de Jules Alingete Key, actuellement Inspecteur général des finances chef de service à l’Inspection générale des finances (IGF), accrédité de 62% des opinions favorables.
Le flic des finances a été désigné par la grande majorité des personnes interrogées en raison de l’instauration, par sa personne, d’un système de contrôle rigoureux de la gestion des deniers publics dans les institutions, établissements et entreprises publiques au moyen de la patrouille financière. Celle-ci a permis de déjouer des détournements et autres prédations des ressources de l’Etat.
Alingete, à la tête de l’IGF, a fait renflouer les caisses de l’Etat au point de booster la croissance du budget de l’Etat. Il a en plus fait gagner le pays par ses enquêtes qui ont mis sur la place publique les manques à gagner de la République dans divers partenariats publics-privés. Notamment le fameux contrat chinois, révisé après des révélations par l’IGF au sujet du déséquilibre dans la répartition des retombées de cette convention basée sur l’exploitation des mines par des entreprises chinoises en contrepartie des infrastructures pour la RDC.
Cette révision, conclue après neuf mois des tractations, a permis au pays, dans le volet infrastructures, de bénéficier de 7 millions de dollars pour les routes nationales avec des décaissements obligatoires annuels de l’ordre de 324 millions, soit plus de 1,250% par rapport aux décaissements annuels d’avant.
Bemba et Mukoko également dans la course
Daniel Mukoko Samba, ministre du Budget dans le gouvernement Matata et l’un des économistes chevronnés de la RDC, prend bien part dans la course vers la Primature. Il est le choix de 28% des Congolais, nostalgiques de ses prouesses aux côtés d’Augustin Matata Ponyo dans la maitrise du cadre macro-économique. Laquelle maitrise avait permis de stabiliser le taux de change à 1 dollar contre 9.000 francs congolais. Ce taux est resté d’application pendant environ 5 ans. Ce qui constitue un record. Directeur de cabinet d’Adolphe Muzito, alors Premier ministre, et collaborateur du PNUD, Mukoko Samba est réputé avoir une certaine connaissance des défis socio-économiques que devra relever le futur Chef du gouvernement de la RDC.
Vice-Premier ministre à la Défense nationale et ancien vice-Président de la République chargé des questions économiques et financières, Jean-Pierre Bemba est l’une des personnalités politiques qui maitrisent mieux les questions économico[1]sécuritaires de la RDC. Considérant cette stature, 11% des personnes interrogées ont jeté leur dévolu sur l’autorité morale du MLC pour prendre les commandes du prochain gouvernement, saluant au passage son implication, aux côtés du Président de la République, pour repousser les rebelles du M23 avec l’appui des Wazalendo.
Kabuya, Kamerhe, Lihau… aussi
Hormis le trio de tête, de nombreuses autres personnalités ont été désignées primaturables par les Congolais interrogés par « Les Points ». A l’instar d’Augustin Kabuya qui arrive quatrième avec 5,4% des opinions favorables, suivi de Vital Kamerhe, Jean-Pierre Lihau, respectivement accrédités de 3,2% et 2% des suffrages exprimés.
Tony Kanku Shiku figure dans ce hit des primaturables aux côtés du PM sortant, Sama Lukonde, de Jean-Lucien Busa et de Julien Paluku qui n’ont pu mieux recueillir que 1% des suffrages exprimés. Les Danny Banza, Mbusa Nyamwisi, Christophe Mboso et Modeste Bahati sont en deçà de 0.
Il importe de souligner que parmi les personnalités politiques actuelles, 7% des Congolais interrogés n’ont préféré personne pour briguer la Primature ; alors que 13% autres Congolais ont voté abstention.
Profil du prochain Premier ministre
Le prochain Premier ministre devra incarner compétence, rigueur et connaissance du fonctionnement des institutions. C’est ce qui ressort du sondage où les assertions « Etre compétent dans la gestion efficace et rigoureuse de l’Etat » et « Avoir une connaissance parfaite des institutions de l’Etat », ont chacune été désignées à 28,6% comme éléments primordiaux du profil du prochain Premier ministre.
« Bien connaitre le pays et ses problèmes », « Etre capable de rassurer la population congolaise sur le plan sécuritaire » et « Etre capable de rassurer la population congolaise sur le plan économique » sont les autres critères évoqués chacune à plus de 20% par les interrogés.
Ces différents critères exigés du prochain chef du gouvernement révèlent bien les défis qu’il devra relever, tant la RD-Congo est confrontée à une crise multiforme touchant des secteurs vitaux, notamment : l’économie avec notamment la perte du pouvoir d’achat symbolisée par la chute de la monnaie nationale devant les devises étrangères notamment le dollar ; la sécurité avec la persistance de la guerre à l’Est de la RDC, provoquée par le Rwanda et ses supplétifs du M23. Laquelle insécurité est renforcée par l’activisme d’autres groupes rebelles et terroristes qui écument les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, outre les assaillants Mobondo dans le Maï-Ndombe.
Avec Sondage Les Points et New Pelican