On peut les aimer ou les détester à mort, les réseaux sociaux ne sont pas foncièrement diaboliques. Au-delà d’une exagération parfois maladive des dérives des vies privées, elles-mêmes occasionnées souvent par des pères de familles se mettant en scène dans des postures à la limite de la décence, il reste des bribes de vérités qui ne manquent pas non plus de heurter le citoyen féru de bonne gouvernance.
A l’approche des échéances électorales de décembre, le même scénario, pourtant connu de longue date, tend à se reproduire avec, cette fois, une acuité inégalée dans le passé.
Les listes des candidats députés à la députation nationale font ressor-tir une originalité qui fait de la République Démocratique du Congo un Etat atypique. Un Etat à part, une honte, où la quasi-totalité des candidats alignent pour suppléants femmes, enfants, maîtresses, tantes et domestiques fidèles.
Le député élu de Luiza, Delly Sessanga, avait bien cherché à y mettre le holà mais hélas, la plénière à la sauce Mboso avait descendu son projet de loi en flammes. Et pour cause. Le parlement était vicié de longue date par des pratiques qui tendent à transformer l’organe législatif en une procession de familles. Ce qui était bon hier, semble-t-on se dire, est tout aussi bon pour nous.
Naturellement quand des fuites publient la fiche d’inscription du président de l’Assemblée nationale flanqué de son fils, que trois membres de la famille de feu Kyungu wa Kumwanza envahissent les gouvernements provincial et national, il leur est rétorqué que les dirigeants des législatures précédentes avaient montré le chemin. Regardez : l’épouse d’un tel est députée; son frère est gouverneur de province; l’épouse de tel sénateur siège à l’Assemblée nationale en lieu et place de son mari qui a cédé son mandat à l’Assemblée provincial à sa fille…
Le dindon de la farce reste le peuple au nom de qui tous les prédateurs politiques se réclament. Il ne peut en être autrement, dans une société paupérisée à dessein, et réduite à mendier des T-shirts et un « transport » hypothétique.
Le prochain parlement, à n’en point douter, sera une cohorte de dynasties poussant leurs métastases dans une société poussée à la paralysie, au grand bonheur des pays voisins qui s’en donnent à cœur joie.
L’envahissement de dynasties familiales ne se limite pas qu’au parlement. Le gouvernement central lui-même n’en est pas exempté.
Econews