Des traitements inhumains infligés aux filles et femmes de Salamabila dans le Maniema : Matata Ponyo en lobbying auprès du ministre des Droits humains, Albert-Fabrice Puela

Sénateur de Maniema, Matata Ponyo Mapon ne pouvait pas rester indifférent aux images dégradantes qui ont fait le tour des réseaux sociaux sur les traitements dégradants et inhumains  infligés aux filles et femmes de la localité de Salamabila dans le territoire de Kabambare, en province de Maniema, pour le seul péché d’avoir porté une jupe courte, un pantalon ou une culotte. A Salamabila, un groupe armé qui croit se substituer à l’Etat leur soumet à de graves sévices corporels. Dépité et profondément révolté, Matata Ponyo Mapon, ancien Premier ministre et sénateur du Maniema, est allé faire part au ministre des Droits humains, Fabrice Puela, de sa désapprobation, appelant l’Etat congolais à prendre ses responsabilités pour rétablir l’ordre et la sécurité à Salamabila.

A Salamabila, cette localité perdue du territoire de Kabambare, dans la province du Maniema, femmes et jeunes filles sont torturées en public par un groupe armé qui croit s’être substitué à l’Etat congolais. Comme dans un terrain conquis, ce groupe, à tendance islamiste, a presque imposé une charia à laquelle tous, femmes, hommes et enfants, doivent se soumettre.

Quant aux femmes et jeunes filles, elles sont les plus exposées. A Salamabila, des femmes et jeunes filles en pantalon jupe courte ou culotte sont pratiquement pourchassées. Bref, Salamabila s’est presque érigé en entité autonome non liée aussi bien à l’autorité provinciale, établie à Kindu, chef-lieu du Maniema, qu’à Kinshasa, siège des institutions.

Dépité et à la fois révolté, le sénateur Matata Ponyo Mapon, par ailleurs élu du Maniema, est allé voir le ministre des Droits humains, Albert-Fabrice Puela, pour lui faire part de sa désapprobation.

Bien avant, l’ancien Premier ministre, élu de Kindu, a fait exploser sa colère sur son compte twitter : « C’est inacceptable de voir les filles et femmes de Salamabila, au Maniema, être fouettées nues comme à l’époque de l’esclavage. Le gouvernement central et le gouvernement provincial se doivent de prendre de mesures devant garantir la protection et la sécurité des citoyens ».

Au terme de ces entretiens, le ministre Albert-Fabrice Puela a condamné  « avec fermeté les actes de torture et violence perpétrés par des groupes armés non autrement identifiés, à Salamabila dans le territoire de Kabambare Province du Maniema contre des paisibles citoyens, sans défense ».

Selon les informations recoupées par le site d’infos en ligne actualite.cd, il s’agit des combattants de la milice Maï-Maï Malaïka, actif dans la région qui ont instauré une sorte de charia, imposant un accoutrement jugé moins obscène particulièrement aux filles et dames.

« Ces actes dont les images insoutenables circulent sur les réseaux sociaux en rappelant la triste période de l’esclavage, sont inadmissibles, le chef de l’État Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, ayant fait du respect des Droits Humains des congolais, son principal cheval de bataille. Les autorités tant policières que judiciaires sont invitées à tout mettre en œuvre afin que les auteurs de ces traitements cruels, inhumains et dégradants particulièrement à l’égard de la femme et des enfants répondent de leurs actes devant les instances judiciaires », a dit le ministre.

Albert-Fabrice Puela a invité les services et structures spécialisés à prendre des mesures d’accompagnement des victimes pour leur prise en charge adéquate.

Selon reprise par la radio communautaire « Sauti ya Mukaaji » de Salamabila, le président du mouvement Maï-Maï Malaïka Kabala avait fait savoir que c’est depuis le mois de décembre 2022 qu’il a interdit aux filles et femmes de ne plus porter les mini-jupes et des pantalons dans sa juridiction.

« C’est depuis le mois de décembre 2022, que moi Kabala j’ai interdit aux filles et femmes de ne plus porter les mini-jupes et des pantalons dans ma juridiction du territoire de Kabambare, secteur de Bangubangu Benye Salamabila (BB Salamabila), car les conditions de mes fétiches ne permettent pas à ce que les femmes portent des habits montrant une partie du corps d’une femme. Car les ports des pantalons et mini jupes par les femmes sont à la base d’affaiblir les forces des ancêtres communs, et quiconque sera attraper subira des tortures, des agressions physiques graves et sera fortement violée par mes éléments et je verrais en quelles sortes des militaires FARDC viendra me contredire. En plus, je visiterai toutes les écoles voir s’il n’y a pas des enfants filles qui sont à l’encontre de cette loi et l’école qui ne dispose pas des pupitres, son chef d’établissement subira des agressions et tortures physiques», avait-il annoncé d’un ton orgueilleux, défiant l’autorité de l’Eta dans cette partie de la RDC.

L’Action pour la Restauration de la Paix et la Justice (ARPJ), qui condamne cet acte, a déjà rapporté, cette année, 11 cas d’agressions et tortures physiques, dont six filles de moins de 18 ans, trois femmes adultes et deux hommes, ayant déjà subi des agressions et tortures physiques de la part de ce groupe rebelle.

Econews