LAlliance des Etats du Sahel AES

Deux Afriques, deux destins ?

Un vent de souveraineté souffle sur l’Afrique de l’Ouest. La création de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Niger, le Mali et le Burkina Faso, marque un tournant historique. Ces trois nations, liées par un passé colonial commun et par le franc CFA – symbole persistant de la domination économique française –, ont choisi de rompre avec la tutelle étrangère pour écrire leur propre destin. Leur démarche audacieuse commence à porter ses fruits, au point d’attirer le soutien de poids, comme celui du Roi Mohammed VI du Maroc.

Pourtant, tandis que l’AES incarne une Afrique qui se réveille, l’Afrique Centrale semble encore engluée dans les vieilles logiques de dépendance. Le récent accord imposé par les États-Unis entre la RDC et le Rwanda, sous forme d’une «Déclaration de principes » signée à Washington le 25 avril 2025, en est la triste illustration. Alors que l’Union africaine a échoué à résoudre ce conflit des Grands Lacs, c’est Washington qui a dicté sa loi, réduisant les dirigeants africains au rôle de spectateurs dociles.

D’un côté, des pays qui rejettent l’ingérence et construisent leur propre voie, même au prix de défis économiques et sécuritaires. De l’autre, des États qui, malgré leurs richesses immenses, continuent de s’en remettre aux puissances extérieures pour régler leurs différends.

La question se pose : pourquoi certains peuples africains parviennent-ils à se libérer, tandis que d’autres restent prisonniers des schémas néocoloniaux ?

L’AES montre qu’une autre voie est possible : celle de l’indépendance politique, de la coopération régionale et du refus de se soumettre aux diktats étrangers. Mais en Afrique Centrale, les vieux démons persistent. Les États-Unis, comme la France hier, profitent des divisions locales pour imposer leur agenda, sous couvert de médiation. Ce n’est pas de la diplomatie, c’est une nouvelle forme de colonialisme – plus subtile, mais tout aussi réelle.

Si l’Afrique veut vraiment être maîtresse de son destin, elle doit s’inspirer de l’audace de l’AES. Les solutions africaines aux problèmes africains ne sont pas un slogan, mais une nécessité. L’Union africaine, trop souvent silencieuse ou inefficace, doit se réformer ou laisser la place à des initiatives plus dynamiques, portées par les peuples eux-mêmes.

Le temps est venu de choisir : continuer à être des pions sur l’échiquier des grandes puissances, ou s’unir pour écrire une nouvelle page de l’histoire. L’Afrique de l’Ouest montre la voie. À l’Afrique Centrale, et au reste du continent, de suivre cet exemple – avant qu’il ne soit trop tard.

La véritable libération ne se négocie pas. Elle se conquiert.

Econews

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