La mort au Soudan de dix Congolais, tombés sur le champ de bataille, a été suivi d’une vive protestation du Gouvernement congolais, par l’entremise aussi bien du vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, que du porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe. A Kinshasa, on apprend que M. Musab Altoum, chargé d’affaires a.i de l’ambassade du Soudan à Kinshasa, a été également entendu lundi au ministère des Affaires étrangères. Pour l’instant, Kinshasa tente de mettre en place un dispositif d’évacuation des Congolais encore présents au Soudan, toujours en proie à une guerre civile qui oppose les deux camps rivaux de son armée nationale.
Kinshasa n’est pas resté indifférent face à la mort au Soudan, sur le champ de bataille, de dix citoyens congolais, présentés comme étudiants. A la suite de cet incident qui n’est pas passé inaperçu dans la capitale congolaise, le Gouvernement a haussé le ton, promettant d’activer tous les canaux diplomatiques pour tirer au clair cette affaire.
Selon le chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula Apala, qui répondait lundi à une question de la presse, cet incident est survenu à la suite des bombardements de l’armée soudanaise sur le campus de l’Université Internationale d’Afrique, située à Khartoum.
Pour calmer les esprits, le ministère des Affaires étrangères a publié, lundi dans la soirée, un communiqué qui reprend les noms de dix victimes.
C’est sur une note triste que le briefing hebdomadaire de lundi a débuté à Kinshasa. Patrick Muyaya, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement a lu devant les journalistes, le communiqué reprenant la position des autorités congolaises suite à la mort de dix compatriotes à Khartoum, au Soudan.
«Le ministère des Affaires étrangères et Francophonie a appris avec une profonde consternation la mort de 10 congolais par bombardement effectué le dimanche 4 juin 2023 à 13 heures, sur le campus de l’Université Internationale à Khartoum. Des informations en possession du ministère des Affaires étrangères et Francophonie indique que ces tirs mortels exécutés par l’armée régulière sur une zone occupée par la population civile et non armée y compris des ressortissants des pays étrangers, ont grièvement blessé d’autres compatriotes qui se trouve actuellement à l’hôpital militaire Kouliatre Azi dans la capitale soudanaise», indiquait le communiqué, lu sur les antennes de la RTNC par le ministre Patrick Muyaya.
Revenant sur la convocation, lundi à son cabinet, du chargé d’affaires a.i. du Soudan, le VPM Lutundula s’est exprimé en ces termes : «Nous avons demandé au chargé d’affaires que les explications nous soient données et que toutes les dispositions soient prises par le gouvernement soudanais, parce que vous aviez suivi ce sont les troupes régulières qui ont bombardé le campus universitaire. Pour que les corps soient restitués et que le gouvernement puisse les rapatrier, pour que nos compatriotes soient enterrés, inhumés dans la dignité, conformément à nos traditions aux côtés de leurs membres de familles. Et le gouvernement s’emploie à cela ».
Pour l’instant, l’heure est à l’identification des corps, avant leur rapatriement en RDC pour des obsèques dignes, a annoncé le porte-parole du Gouvernement, promettant que le Gouvernement s’active pour le rapatriement des Congolais bloqués au Soudan.
En sept semaines, la guerre entre l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 1 800 morts et plus d’un million et demi de déplacés et réfugiés.
Econews