En RDC, des discours de haine à l’approche des élections

Attaquer et discréditer l’adversaire : les militants politiques ont fait des discours de haine une méthode pour faire campagne.

Des discours véhiculés surtout à travers les réseaux sociaux, notamment depuis que le gouverneur du Kasaï central a affirmé que sa province était la chasse gardée de Félix Tshisekedi, et que par conséquent, les autres candidats devaient aller chercher les voix ailleurs.

Et les discours violents sont d’ailleurs propagés par les militants des différents camps.

Ces messages traduisent notamment les conflits qui existent entre différentes tribus.

C’est ce qu’estime Yanick Mwamba, enseignant à N’Sele dans l’est de Kinshasa.

« Du côté des tribus, il y a des choses qui se passent. Par exemple entre les habitants du Kasaï et les habitants du Katanga il y a de la haine, il y a le tribalisme. Ça va nous amener vers la guerre. S’il n’y a pas de tribalisme il n’y aura aussi pas de haine », a-t-il expliqué.

DIVISION ETHNIQUE

Dorcas Tampia est étudiante.

Elle explique que la campagne électorale se déroule dans un pays déchiré sur fond de division ethnique.

« C’est le tribalisme qui dérange les gens. Quand il y a deux tribus qui ne s’entendent pas il y a toujours de telles choses. Il faut qu’on ait l’amour d’abord et comprendre que tous nous sommes des Congolais. Même si l’autre gagne, nous restons avant tout des Congolais. Quand on manque l’amour, cela crée beaucoup de choses. Je suis Congolaise et j’aime bien mon pays. J’attends qui on va voter. Qu’il fasse de bonnes choses pour l’avancement du pays », a-t-elle exprimé.

Pour mettre fin aux discours de haine, il faut d’abord un réel changement de mentalité, comme le souligne le sociologue Jacques Mondo : « Cette situation peut amener à la peut guerre et créer beaucoup de problèmes. Je donnerais comme conseil à la population de ne pas avoir des discours de haine. Allons droit au but, votons pour celui qui peut avoir l’amour de ce pays. Là nous allons penser seulement au changement de mentalité. La haine n’a pas d’importance. Un pays ne peut pas évoluer avec le tribalisme. Un bon pays doit avoir des gens qui ont des bonnes mentalités.»

Pendant ce temps, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, le (Suite à la page 10) CSAC, est très ferme. Cette institution d’appui à la démocratie a insisté sur le fait qu’aucun discours de haine dans les médias ne sera toléré.

AVEC DW