Sous la conduite de leur organisation syndicale APUKIN (Association des professeurs de l’Université de Kinshasa), les professeurs de cet alma mater, vêtus en toges, ont organisé, vendredi 3 mars 2023, un sit-in devant l’Hôtel du gouvernement situé dans la commune de la Gombe, à Kinshasa.
Abandonnant leurs charges journalières, ils s’y sont rendus pour revendiquer leurs droits et exiger l’amélioration de leurs conditions socio-économiques. Ils veulent que le gouvernement applique les accords signés depuis le 2 avril 2022 à travers les ministères du Budget, des Finances, de la Recherche scientifique, de la Fonction publique.
«On n’a même pas signé pour qu’on ajoute, nous avons signé pour qu’on nous remette là où nous étions en 2016 », ont déclaré les manifestants.
«Le pouvoir d’achat, les arriérés déjà consommés qui devraient être donnés en compensation des véhicules, la mécanisation de nouveaux docteurs, la régularisation des grades concernant le salaire de base, la prime de recherche sont toutes ces revendications qui n’ont jamais été concrétisées», a rappelé le président de l’APUKIN», le professeur David Lubo. Et d’ajouter : «C’est vraiment humiliant que nous puissions arriver à ce niveau ; ça ne nous étonne pas, nous pensons même que nous sommes dans une nouvelle colonisation pour être colonisés par nos frères».
Le RAPUCO se plaint
Ayant repris la grève depuis le mois dernier, les professeurs d’universités et instituts supérieurs du secteur public réunis au sein de RAPUCO se disent déterminés d’aller jusqu’au bout de leur logique.
Cette position ne plaît pas à certains chefs d’établissements supérieurs et universitaires qui se mettent à leur proférer des menaces.
Aussitôt saisi, le RAPUCO (Réseau des associations des professeurs de l’université du Congo) est monté au créneau. A travers son secrétaire général, le professeur Lon-gonya, cette organisation syndicale a recadré les chefs d’établissements supérieurs et universitaires en précisant que le droit de grève est reconnu officiellement à ses membres. Par conséquent, soutient-il, les professeurs ne peuvent en aucun cas être l’objet de menaces de la part de qui que ce soit.
A voir l’évolution de la grève des professeurs de l’ESU du secteur public, on est loin de la résolution du problème. Car, d’une part, les professeurs campent sur leurs positions en exigeant du gouvernement l’amélioration de leurs conditions socio-économiques conformément aux accords signés en avril 2022 et, de l’autre, le gouvernement tarde à respecter ses engagements.
Véron K.