Ce n’est certainement pas de sitôt qu’on cessera de s’apitoyer sur le sort des professeurs d’universités et instituts supérieurs du secteur public en République Démocratique du Congo.
En effet, du 14 février au 21 mars 2022, il y a de cela plus d’un mois depuis que le protocole d’accord a été signé entre le gouvernement et le Réseau des associations des professeurs d’universités et instituts supérieurs (RAPUCO).
Malgré les assurances du Premier ministre, l’Etat-employeur fait du sur place. La commission paritaire qui devait commencer les travaux le 7 mars 2022 traîne les pieds.
Ce retard a des conséquences fâcheuses sur ce que les professeurs considèrent comme acquis dans le protocole d’accord. Car, les retombées sont attendues dès le deuxième trimestre 2022.
Face à la léthargie qui caractérise le gouvernement dans l’application des dispositions contractuelles, le RAPUCO devient sceptique et n’attend plus reculer.
Dans un communiqué parvenu à notre Rédaction et signé conjointement en date du 18 mars 2022 par les professeurs Iyolo Pongo Rodolphe, Lubo Yambele David et Moket Mwana Kitenge, respectivement coordonnateur du RAPUCO, président de l’APUKIN ( Association des professeurs de l’UNIKIN) et secrétaire général de l’ACASUL (Association des chefs de travaux, assistants des universités), le RAPUCO exige du gouvernement le démarrage effectif des travaux de la commission paritaire au plus tard ce mardi 22 mars 2022. A défaut, ce réseau qui négocie avec le gouvernement au nom de toutes les corporations syndicales des professeurs, va lancer une opération dénommée «Toge dans la rue».
Cette manifestation qu’il projette pour le jeudi 24 mars aura comme points de chute : Palais de la Nation pour la ville de Kinshasa; gouvernorat pour les chefs-lieux des provinces et bureau de l’administrateur du territoire pour les chefs-lieux des territoires.
En outre, les professeurs de l’UNIKIN attendent l’application du protocole d’accord signé entre le gouvernement et le RAPUCO. Lors de l’investiture du comité exécutif de l’APUKIN que dirige le professeur David Lubo, ils ont exigé la poursuite des négociations à travers la commission paritaire. Ils ont promis de se retrouver à la prochaine assemblée générale en avril 2022 pour évaluer cette exécution, tout en indiquant qu’en cas de non-satisfaction, ils se réservent le droit d’une grève sèche.
La balle est donc dans le camp du gouvernement qui doit se rappeler qu’au cours de la 45ème réunion du conseil des ministres qu’il a présidée, vendredi 18 mars 2022, le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshil-ombo, a, pour une nième fois, demandé à ses interlocuteurs de travailler en collaboration avec la population. Rien qu’avec ce rappel, le problème des professeurs ne peut souffrir d’aune défaillance, d’autant plus que la solution a été déjà trouvée avec la signature du protocole d’accord. Il ne reste qu’à passer à l’application, une phase qui ne peut prêter à équivoque.
Véron K.