Les communications en Conseil des ministres ne peuvent pas faire l’objet d’une publicité sur la place publique. C’est la norme ! Une erreur que les services du ministre des Finances devraient éviter.
En 2021, les recettes de l’Etat ont connu une expansion exponentielle. Personne ne peut le remettre en cause. Evidemment, s’il y a quelqu’un qui doit être couvert de gloire, c’est bel et bien le ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima-Nzuji.
Sous l’encadrement des autorités du ministère des Finances et avec la peur de la patrouille financière de l’Inspection générale des finances (IGF), les trois régies financières nationales ont excellé dans la mobilisation des régies. Une d’entre elles s’est distinguée dans son travail, c’est la Direction générale des impôts (DGI), suivi de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) et la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD).
Dans le compte rendu, fait par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, le Conseil des ministres a salué l’encadrement du ministre des Finances qui a apporté une nouvelle impulsion qui a poussé les trois régies financières nationales à pulvériser les records.
La position du Gouvernement a été plus qu’explicite sur le sujet.
Le compte rendu du Conseil des ministres a clairement circonscrit la question : «Le ministre des Finances a informé le Conseil de l’état de mobilisation des recettes publiques dans le cadre de la mise en œuvre des mesures édictées par le Gouvernement. A ce sujet, il a indiqué que la situation de la trésorerie de l’Etat du 1er janvier au 23 décembre 2021 affiche les recettes collectées de l’ordre de 11.304,4 milliards de francs congolais. Ce qui représente un taux d’exécution de 121% par rapport aux assignations budgétaires initiales fixées à 9.374,5 milliards de CDF. Le ministre des Finances a précisé que les prévisions du Budget initial ont été atteintes depuis le mois d’octobre dernier. L’objectif des recettes de 10.178 milliards de CDF fixé dans l’Accord avec le Fonds Monétaire International a été atteint durant le mois de novembre 2021. Et les assignations du contrat de performance ont été atteintes depuis le 15 décembre 2021. La tendance haussière des recettes déclenchée depuis avril 2021 continue à se maintenir avec une moyenne de 940 milliards de CDF. Ainsi, pour toute l’année 2021, les recettes ont augmenté avec une moyenne de plus de 25% par rapport à la moyenne annuelle des cinq dernières années, calculée en francs congolais à taux constant.
Si les trois régies financières ont dépassé les prévisions du budget initial, seule la Direction générale des impôts (DGI) a atteint les assignations du contrat de performance avec 111% (6.267 milliards de CDF mobilisés sur 4.900 milliards de CDF prévus). Le ministre des Finances a été complété par le ministre d’Etat, ministre du Budget.
Le Premier ministre, chef du Gouvernement a salué les performances des régies financières sous l’encadrement des ministres en charge des Finances et du Budget. Pour 2022, il a recommandé de travailler à l’amélioration de la qualité et l’efficience de la dépense.
Après débat et délibérations, le Conseil a adopté ce dossier ».
Etait-il alors important de mettre sur la place publique la communication du ministre des Finances devant le Conseil des ministres ? Nous disons non ! Le compte-rendu du Gouvernement n’était-il pas assez éloquent pour louer le travail de l’argentier national ? Nous disons oui !
En réalité, les habitués des couloirs du Gouvernement savent que les communications faites en Conseil des ministres sont frappées du sceau de confidentialité. A ce titre, elles ne peuvent pas être exposées sur la place publique au risque d’entrer en contradiction avec l’option levée, après délibération des membres du Gouvernement. C’est cela la norme. Et on ne peut pas y déroger.
Ainsi, quand la cellule de communication du cabinet du ministère des Finances lance un communiqué de presse, sous l’intitulé «Communication du ministre des Finances au Conseil des ministres du 24 décembre 2021», on ne peut pas applaudir, malgré l’objectivité des faits. Un communiqué de presse, sans lien avec la communication du ministre des Finances en Conseil des ministres, aurait suffi pour louer le grand travail – personne ne le remet d’ailleurs en cause – de l’argentier national
En matière de communication institutionnelle, il y a des normes établies. Il y a lieu de s’y conformer.
Hugo Tamusa