Jusques à quand les voix du gouvernement et des corporations syndicales des médecins s’accorderont-elles autour de l’arrêt de travail qu’observent, depuis le 6 juillet dernier, les membres du Synamed (Syndicat national des médecins) et du Sylimed (Syndicat libre des médecins)? Malgré les démarches entreprises auprès de certaines institutions et les négociations organisées à deux reprises à Bibwa dans la commune de N’Sele, à Kinshasa, le problème des médecins n’a toujours pas trouvé de solution. Tout en rejetant la demande de la trêve proposée par le gouvernement, les médecins décident de poursuivre la grève jusqu’à l’aboutissement heureux de leurs revendications relatives à l’amélioration de leur condition de vie.
A la suite de la suspension des travaux de Bibwa 2, relatifs à la réactivation des avantages sociaux, notamment les frais de transport et logement, les médecins grévistes ont, à l’unanimité, rejeté la demande de trêve proposée par le gouvernement. Ils la considèrent comme des manœuvres dilatoires qui frisent un manque de considération à l’endroit du médecin congolais par le gouvernement.
En attendant la compilation nationale des autres provinces, les médecins de Kinshasa se réservent le droit de se prendre en charge dans une autre manifestation dénommée Acte III dont les détails seront communiqués ultérieurement.
Dans sa déclaration faite récemment à l’issue du conseil provincial extraordinaire, Dr Patrick Boloko, secrétaire exécutif provincial du Synamed/kinshasa, note que «plusieurs correspondances adressées au gouvernement pour demander l’évaluation de l’accord d’août 2021 et solliciter un dialogue avec les autorités n’avaient reçu de réponses.
Convoqué en juin 2022, un premier atelier Bibwa 1, qualifié de tourisme syndical, avait accouché d’une souris. L’insensibilité, l’indifférence, le mépris et le manque de considération du gouvernement à l’égard des médecins avaient conduit à cette grève à son cent jours.
Pour attirer l’attention du gouvernement, les médecins membres du Synamed ont décidé le 21 septembre dernier d’une marche pacifique dénommée «marche pour l’honneur du médecin congolais » (Acte II). Quel n’a pas été notre étonnement de constater la brutalité avec laquelle cette marche dés élites de la société a été réprimée, causant des blessés, la perte des biens des personnes, l’humiliation et le déshonneur de la corporation médicale. Les excuses publiques et la réparation exigées se font encore attendre».
Et de poursuivre : «la deuxième marche organisée le 5 octobre 2022 a été transformée à une sorte de sit-in à la Place Kintambo/Magasin. Malgré les contacts, arguments légaux et règlements fournis à tous les niveaux, les oreilles des autorités restent dures d’entendement et semblent manifester une surdité sensorielle inexplicable.
Lors de la 64ème réunion du Conseil des ministres tenue le 12 août 2022, il a été dit qu’un atelier sera organisé dans les tout prochains jours pour résoudre tous les problèmes du secteur de la santé. C’est deux mois plus tard que ledit atelier vient d’avoir lieu.
Si le premier atelier n’avait accouché d’un mort-né, le second n’est que du bluff, parce qu’il n’était sanctionné, ni par une déclaration finale, ni par un compte rendu, encore moins par un accord signé. Le tout serait suspendu pour attendre une délégation ministérielle qui séjournait à l’étranger afin, semble-t-il, de finaliser les assises».
Véron K.