Une délégation du gouvernement centrale, conduite par les ministres des Affaires sociales et celui des Droits humains, séjourne depuis jeudi à Goma, dans le Nord-Kivu. Elle vient pour inhumer les victimes des derniers bombardements du site des déplacés par le Rwanda et les terroristes du M23. Sur place, une réunion a été tenue avec les autorités de la ville pour organiser les obsèques.
Aussitôt arrivés, le ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale et celui des Droits humains ont reçu des explications sur la situation macabre que traversent les déplacés dans les différents camps au tour de Goma.
Le bilan de cette attaque terroriste a été revu à la hausse, porté désormais à 35 morts et 37 blessés. Un bilan lourd pour la RDC.
Ces victimes des affres de la guerre imposée par le Rwanda auront droit aux obsèques dignes pour honorer leurs mémoires, a annoncé le ministre des affaires sociales.
Le ministre Modeste Mutinga fixe le cadre de son déplacement dans le Nord-Kivu : «Ils ont tué une fois de plus, ils ont alourdi le registre des morts perpétrés par le Rwanda. Nous avons décidé d’organiser les obsèques le samedi prochain. Nous allons ensemble avec mon collègue des Droits humains organiser la visite sur le terrain. Nous passerons visiter les blessés dans des formations médicales, nous nous rendrons également sur le site où il y’a eu des morts, si les conditions de sécurité nous le permettent. Nous Sommes donc en deuil, nous continuons la méditation jusqu’à l’organisation des obsèques le samedi prochain ».
Pour le ministre des Droits humains, Fabrice Puela, ce bain de sang occasionné encore une fois par Rwanda sous le label du M23, ne peut passer sous silence. C’est ici une occasion de plus pour la communauté internationale de mettre fin à sa complaisance contre le Rwanda, estime Fabrice Puela.
«La guerre, c’est contre les forces combattantes et non contre des civils. Nous en avons marre de cette omerta, nous en avons marre de cette ambivalence de la communauté internationale. Lorsque des vies humaines, des enfants, des femmes sont fauchés, violés à longueur de journée, ça n’interpelle pas la communauté internationale. Nous en avons marre et avec le chef de l’État, nous voulons effectivement nous battre pour que nous puissions défendre nos droits et cela par toute voie de droit justement. Nous en appelons à la fin de cette omerta pour que les Congolais soient respectés et que les droits des congolais soient respectés. L’ennemi du Congo est identifié, on le connaît, il est anormal que cette communauté internationale continue à supporter et soutenir le Rwanda», a indiqué le ministre des Droits humains.
Outre l’organisation des obsèques et l’assistance aux blessés, le ministre des Droits humains s’occupera également des cas de violation des droits humains enregistrés au sein de la population.
Avec ACP