Investissements dans les Parcs nationaux et aires protégées : WWF plus conciliant que l’UE

la VPM de l’Environnement recevant, à son cabinet de travail, le DG de WWF

Contrairement à l’Union européenne qui s’oppose – on ne sait pour quelle raison – à tout investissement dans les Parcs nationaux et aires protégées, WWF (Fonds mondial pour la nature) a plutôt opté pour le contraire. WWF est favorable à allier conservation de la nature et développement par la mise en œuvre des investissements dans les Parcs nationaux et aires protégées. WWF s’inspire en partie des activités qu’appuie l’UE dans le Parc nationale des Virunga, malgré son opposition au projet Sombwe, un projet hydroélectrique développé dans la lisière du Parc national de l’Upemba. Face à l’Union européenne, le projet Sombwe a finalement trouvé un défenseur de taille : WWF.

Le WWF (Fonds mondial pour la nature) ne s’oppose à la poursuite des activités de conservation de la nature combinée au développement sociétale des populations riveraines par des investissements dans les Parcs nationaux et aires protégées.  C’est cette approche, totalement opposé à ce que prône l’Union européenne (UE) qu’une délégation de WWG est allée exposer dernièrement à Mme la vice-Première ministre de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaïba Masudi.

A l’occasion, le Fonds mondial pour la nature a présenté son plan d’investissement en République Démocratique du Congo qui détermine essentiellement la nécessité de travailler non seulement pour la préservation de la nature mais aussi sur le développement des populations riveraines des parcs nationaux et des aires protégées.

Selon Marco Lambertini, directeur général de WWF, ce planning de travail, qui porte sur plusieurs secteurs de la vie des populations autochtones (éducation, santé, développement rural, agriculture et élevage), ne consiste pas uniquement à appuyer les activités dans les parcs mais aussi les communautés locales autour de ces Parcs.

«Nous avons confirmé à la vice-Première ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, son excellence Eve Bazaïba Masudi, notre détermination de continuer de veiller à la préservation des parcs de la Salonga, des paysages du lac Ntumba, de Luki, de Virunga et autres richesses naturelles…mais aussi des communautés locales. Au milieu de ces populations, il y a, entre autres, des cas de malnutrition des enfants. Nous avons appuyé ces villages avec des centres de santé, des pompes d’eaux, des écoles pour permettre à ces populations de bénéficier de la présence de ces Parcs», a-t-il déclaré.

À travers le développement de son pilier stratégique sur l’énergie, le WWF s’efforce de garantir que des mécanismes de développement et d’approvisionnement en énergie pratiques sont bien identifiés au niveau national et autour des principaux paysages de conservation.

L’objectif poursuivi par le WWF est d’avoir un impact positif sur un système urbain et rural d’approvisionnement en énergie, et de faciliter la création de moyens de subsistance supplémentaires pour les communautés vivant dans des zones de conservation clés. L’approche du WWF consiste à réduire la dégradation des forêts et les émissions de carbone dues à la déforestation, tout en augmentant l’accès des populations à d’autres sources d’énergie.

La RDC jouit d’un énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables, mais l’accès limité à l’énergie et aux services connexes dans le pays est alarmant. Cela porte gravement atteinte au potentiel de santé, d’éducation et de production de revenus de millions de personnes et menace l’intégrité des écosystèmes, car 95% de l’énergie actuelle provient de la biomasse – bois de chauffe et charbon de bois. Ces tendances, combinées à l’effet de la croissance de la population, limiteront la réalisation des objectifs de développement durable à long terme.

Le développement d’infrastructures pour faciliter les activités commerciales et économiques, ainsi que pour répondre aux besoins du pays en matière d’électricité, de transport, d’eau et d’assainissement, est au cœur du programme de croissance économique de la RDC. Il peut également entraîner la dégradation des forêts en ouvrant l’accès aux zones reculées et en facilitant l’exploitation illégale des ressources, notamment le bois, les produits non forestiers et la faune.

Pour contribuer aux objectifs de développement nationaux, le WWF propose, en combinant conservation de la nature et investissements en infrastructures, une approche qui va dans le sens de consolider la paix et rassurer les populations riveraines. Il s’agit surtout d’amener le développement dans ces zones reculées pour une meilleure participation des riverains à l’effort de conservation de la nature.

C’est dire qu’entre l’UE et le WWF, la conservation de la nature n’est pas perçue de la même manière. Toujours est-il que l’approche de WWF parait plus conciliante et moins conflictuelle.

Econews