Satisfaction à Kinshasa après le report en 2023 des IXe Jeux de la Francophonie, initialement prévus en août prochain à Kinshasa. Dans la capitale congolaise, on se frotte les mains, l’ombre d’une délocalisation dans une autre ville africaine ayant été complètement écartée.
Malgré cet ultime report, Kinshasa pourrait buter à d’autres difficultés financières en 2023, avec la tenue programmée fin décembre des élections générales, selon la Feuille de route du processus électoral rendu publique par la Céni (Commission électorale nationale indépendante).
Comment concilier élections et Jeux de la Francophonie en 2023 ? La RDC disposera-t-elle d’assez de ressources pour financer ces deux grands évènements ? A ces questions, les commentaires vont dans tous les sens.
On sait néanmoins que les IXe Jeux de la Francophonie, initialement prévus en 2022 à Kinshasa, ont été reportés à 2023, a annoncé mardi l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Le Conseil permanent de la Francophonie (CPF) «s’est prononcé pour le report d’une année des IXe Jeux de la Francophonie qui se tiendront à Kinshasa en 2023 à une date encore à préciser au regard de l’agenda sportif international», selon un communiqué très diplomatique publié à l’issue d’une réunion qui s’est tenue en visio-conférence.
«Le report est une bonne chose dans la mesure où il va nous permettre de travailler sérieusement pour offrir à la communauté francophone des jeux grandioses, à l’image de la RDC plus grand pays francophone au monde», s’est félicité Isidore Kwandja Ngembo, directeur du comité national de Jeux de la Francophonie (CNJF).
La décision du Conseil permanent de la Francophonie pouvait être pire : la délocalisation des jeux. Isidore Kwandja vante les efforts qu’il a entrepris pour sauver ce qui pouvait encore l’être.
«Ayant pris le train en marche, soit en moins d’une année alors que les jeux s’organisent normalement en quatre ans, j’ai mis toutes les batteries en marche pour organiser les neuvièmes jeux de la Francophonie dans le délai, soit en août 2022. J’ai proposé le Plan B pour le village de la Francophonie à l’Université de Kinshasa pour loger les athlètes. J’ai proposé le gymnase multisports, en construction par le gouvernement japonais, comme plan B pour accueillir 5/9 activités sportives prévues pour la neuvième édition et ainsi pallier les retards accumulés dans la construction des infrastructures sportives ». Et d’ajouter : «Tous ces efforts ont contribué au maintien des Jeux de la Francophonie à Kinshasa» qui se tiendront à une date encore à préciser au regard de l’agenda sportif international », selon un communiqué publié par l’OIF.
La RDC, désignée en 2019, devait organiser ces Jeux en 2021, avant que la pandémie n’oblige à un report en 2022, puis, désormais, en 2023, selon la recommandation du CPF, un des organes de direction de l’OIF avec le Sommet et la Conférence ministérielle.
En réalité, le report, voire la délocalisation des Jeux de la francophonie de Kinshasa était attendu depuis la remise du rapport réalisés par les seize experts de la francophone envoyés à Kinshasa du 15 novembre au 4 décembre 2021.
Ces experts soulignaient que « la volonté d’organiser a continuellement été rappelée avec forte conviction par l’ensemble des membres du gouvernement ». Mais, en même temps, les mêmes experts soulignaient que « cela faisait seulement quinze jours que le directeur national avait pris connaissance du dossier et n’avait pas encore constitué l’intégralité de son équipe».
Par ailleurs, les mêmes experts pointaient aussi «des difficultés récurrentes» qui planent sur le budget des Jeux et sa disponibilisation. Cependant, à Kinshasa, le Gouvernement, via le ministère des Finances, a dit avoir débloqué une enveloppe de 26 millions d’euros en rapport avec ces Jeux de la Francophonie.
Après ce nouveau report, Kinshasa a l’occasion de rattraper le grand retard perdu, particulièrement dans la construction des infrastructures sportives et du village des Jeux sur le site du stade Tata Raphaël.
Econews
