«Mentez, mentez, il en restera toujours quel que chose », dit un vieil adage. Depuis une vingtaine d’années, le président rwandais, Paul Kagame, s’agrippe sur le génocide rwandais de 1994 pour justifier tous les crimes et massacres qu’il continue à parrainer en République Démocratique du Congo.
Par compassion à environ 800.000 morts du génocide rwandais, le monde a préféré fermer les yeux sur ce qui se passe en RDC, accordant au président rwandais le certificat de tuer tous ceux qui, selon lui, constituent une menace pour le peuple «élu» du Rwanda.
C’est avec cette vieille rhétorique qu’il a pu recevoir le soutien des Grands de ce monde. Face à Kagame, tous, pris de compassion, acceptaient qu’il installe à Kigali un pouvoir autoritaire où la contestation n’avait pas de place. Tous, aux quatre coins du monde, ont accepté de couvrir le pouvoir en place de Kigali, de tous les honneurs pour faire oublier l’année sombre du génocide rwandais.
Mais, comme un enfant gâté, le président Paul Kagame a dépassé les bornes. Face à une communauté internationale largement acquise à sa cause, l’homme fort de Kigali a cru que tout, alors tout, lui était permis. Si bien que, sur le sol congolais, il a, à son actif, près de 10 millions de Congolais massacrés de la manière la plus ignoble. Oui, il y a un génocide congolais sur lequel le monde a délibérément choisi de fermer les yeux. Juste pour ne pas irriter Kagame.
Mais, à Kigali, on a ignoré qu’il y a une fin à tout. On se rappelle encore de cette dernière lettre de feu le président Mobutu à son « ami » où il se plaignait du complot lancé contre lui par des gens qu’il avait servis auparavant, à savoir les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et bien d’autres.
Se sentant trahi, Mobutu s’est retrouvé seul, voyant le pouvoir qu’il a exercé pendant une trentaine d’années se dérober sous ses pieds. Ainsi va la vie !
Dans la région des Grands Lacs, on doit s’attendre à de grands bouleversements dans les mois qui suivent. Le monde n’est plus ce qu’il était il y a une vingtaine d’années. Et on ne peut pas non plus faire prospérer, dans une région riche en ressources naturelles, un leader aux visées expansionnistes dangereuses.
Des lignes sont en train de bouger. Malheureusement à Kigali, on ne sait pas lire les signes des temps.
Econews