Après l’étape ensanglantée de Kindu, dans le Maniema, Moïse Katumbi, candidat n°3 à la présidentielle du 20 décembre prochain, est, depuis mercredi, sur ses terres du Grand Katanga. Kalemie, dans le Tanganyika, était le point d’entrée dans l’espace Katanga, avant de poursuivre jeudi son périple à Kamina (Haut-Lomami) et Moba (Tanganyika). De plus en plus, le candidat n°3 se présente comme un sérieux challenger au candidat n°20, Félix Tshisekedi. Entre les deux présidentiables, on assiste désormais à un combat de cage dont le dénouement est prévu le 20 décembre 2023.
Dix jours après le lancement de la campagne électorale, Moise Katumbi Chapwe, candidat n°3 à la présidentielle du 20 décembre prochain, s’est véritablement jeté dans la bataille. Le leader d’Ensemble pour la République qui a toujours rêvé de ce poste dont Joseph Kabila lui avait barré la route en 2018, a mis toutes les batteries en marche pour contrer son principal rival, le candidat n°20, le président sortant Félix Tshisekedi.
Entre les deux présidentiables, chacun rivalise d’ardeur pour convaincre son électorat.
Quant à Moïse Katumbi, après l’étape mouvementée mardi de Kindu, dans le Maniema, émaillée d’échauffourées avec les forces de l’ordre, il a mis le cap mercredi sur la ville de Kalemie, point d’entrée de sa campagne électorale sur ses terres du Grand Katanga.
Sur la route qui l’amenait au stade Benda où il a tenu son meeting, le candidat n°3 a lancé : « Je suis celui qui a tout fait pour le Tanganyika. Les routes, les hôpitaux, les ponts… tout ça, c’est moi. Depuis mon départ, rien n’a été fait. Ils vous ont promis et ils n’ont rien réalisé, vous devez leur dire au-revoir ».
Face à la précarité de la vie de ses compatriotes de Kalemi, Katumbi a promis de s’y pencher dès son accès à la magistrature suprême « Vos pleurs sont finis, car votre sauveur est là. Votez pour moi massivement ».
Kamina et Moba accueillent le candidat n°3
Moïse Katumbi est arrivée jeudi à l’étape de Kamina (Haut-Lomami) où il a eu, une fois de plus, droit, rapporte le trihebdomadaire Africanews, à un nouveau raz-de-marée.
«Nous allons construire une grande université et un stade moderne parce que c’est moi qui avais construit l’actuel stade. C’est encore moi qui avais construit le marché de Kamina», a-t-il promis à ses partisans qui ont juré de lui accorder leurs suffrages le 20 décembre prochain, accompagnant son speech des chants à sa gloire.
Et de souligner : «Plus question de promesses, vous êtes fatigués. Tout le monde vote pour le n°3. Aujourd’hui, ils n’ont même pas ajouté un mètre de macadam. Il va encore amener un autre écran géant (…). Vos cartes d’électeur sont vos armes, vous devez utiliser pour installer le n°3 dans le fauteuil présidentiel», harangue-t-il, appelant à la vigilance le jour du vote.»
Après Kamina, Moïse Katumbi a poursuivi son itinérance dans la ville de Moba, dans la province du Tanganyika, fief d’un de ses grands lieutenants, Christian Mwando Nsimba Kabulo.
Devant des jeunes déchainés qui ne lui ont pas caché leur soutien à la présidentielle de décembre prochain, Katumbi s’est relâché : «Wetu, Wetu, ‘le nôtre, le nôtre’ », criaient les mamans, avant que le candidat n°3 ne déroule l’essentiel de son programme.
«Ils ont volé l’argent du RAM. Ne vous occupez pas du candidat des promesses et zéro bilan», a-t-il fait remarquer, avant de s’interroger: «Ont-ils construit la route ? Non. La route conduisant à Pweto est-elle en bon état ? Non. Et celle de Kalemie, Non Non».
Son rêve pour Moba est tout aussi ambitieux : «On construira la route Moba-Lubumbashi. On va construire une grande université et un stade moderne. Le prix de la farine va baisser après cette hausse exagérée des prix».
Ce vendredi, le candidat n°3 poursuit sa campagne dans le Grand Katanga, avant, sans doute, l’étape périlleuse du Grand Kasaï, bastion de l’UDPS, le parti au pouvoir, et fief naturel de Félix Tshisekedi.
Hugo Tamusa