La Ligue de la Zone Afrique pour la défense des droits des enfants et élèves (LIZADEEL) a remis, vendredi 24 mars à Kinshasa, la récompense, dénommée « Trophée Marthe Kasalu», à six femmes d’exception. Parmi les nominées de cette troisième édition, il y a l’ex-première dame de la Tanzanie (Janet Magufuli), l’épouse de feu le président Léopold Sédar du Sénégal (Colette Senghor), l’épouse du pasteur de l’Eglise Philadelphie (Viviane Dalo) et l’épouse du Dr Sulu du Centre hospitalier Nganda (Léonie Suzanne Mukay a Muken).
La troisième édition du trophée «Marthe Tshisekedi Kasalu» a été célébrée avec faste, le vendredi 24 mars 2023, au chapiteau du Pullman à Kinshasa. Cette cérémonie a été organisée par la Ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants et élèves (Lizadeel), en partenariat avec le ministère de la Culture, Arts et Patrimoines ainsi que celui du Genre, Famille et Enfant.
Initiateur de cet évènement, Joseph-Godet Kayembe a primé les épouses des personnalités, aussi congolaises qu’africaines, ayant marqué positivement l’humanité. Parmi les nominées de la troisième édition, il y avait Colette Senghor, épouse du poète et premier président sénégalais Léopold Sedar Senghor. Le Franco- Sénégalais devint président de la toute nouvelle République du Sénégal en 1960, trois ans après ses noces avec l’écrivaine Colette. Le poète et homme politique a, durant ses vingt ans de règne, posé les bases d’une démocratie solide dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui est l’un de rare à n’avoir pas connu des coups d’État sur le continent.
La deuxième lauréate, Janet Magufuli, veuve de feu le président tanzanien, était enseignante de formation. Janet Magufuli a accompagné le noble combat d’un héros qui était prêt à se sacrifier pour son peuple. Un homme qui s’est levé contre l’impérialisme des entreprises étrangères et qui a déclaré la guerre à la corruption pour le développer son pays. Le cinquième chef d’état tanzanien, élu en 2015 et réélu en 2020, est mort en 2021, léguant à son pays le combat pour la reconquête de la souveraineté économique face aux institutions financières internationales. Son humilité et sa proximité avec son peuple lui avaient valu une popularité légendaire au sein de l’option nationale et, par-delà, les frontières de sa nation dont il avait renforcé l’économie par la réforme de la législation.
La troisième nominée était, quant à elle, Viviane Dalo, épouse du pasteur congolais Roland Dalo, qui a traversé le désert dans sa vie commune avec son époux et qui deviendra plus tard un notable spirituel de référence en RDC et dans le monde. Dans de moments de sécheresse, elle n’avait cessé de rallumer la flamme de l’espoir des enfants pour un lendemain meilleur.
Autre nominée : Coretta Scott King, veuve du célèbre pasteur américain Martin Luther King Jr. Elle a vécu dans l’ombre du grand combat du pasteur baptiste et militant non violent américain pour le mouvement américain des droits civiques et fervent militant pour la paix et contre la pauvreté. Martin Luther King est mort, assassiné, le 4 avril 1968 à Memphis (Etats Unis d’Amérique). Coretta Scott King est décédée, elle, en 2006.
Léonce Suzanne Mukaya Mukeng, quatrième lauréate, intellectuelle hautement aguerrie dotée d’une endurance légendaire, était enseignante d’une école primaire lorsqu’elle rencontre dans son Katanga natal, Dr Sulu Meseb a Murang. Mme Mukay Mukeng a été primée pour sa détermination, sa constance et son engagement qui font l’armure dans tous les combats aux grands défis.
Vers une reconnaissance auprès de l’Unesco
Dans son allocution, le ministre de la Culture et Arts a révélé qu’un processus est en cours pour l’inscription et la reconnaissance du «Trophée Marthe Kasalu» dans le patrimoine immatériel de l’UNESCO. Elle a, par la même occasion, félicité la Lizadeel pour cette initiative.
Ce trophée est un concept riche et profond présenté à l’Etat congolais par la Lizadeel qui vient de totaliser 30 ans d’existence.
Pour sa part, le président de la Lizadeel, Joseph- Godet Kayembe, a promis de continuer à mener les actions en faveur de la population pour la promotion des valeurs morales. «Nous irons loin, jusqu’aux provinces. Les grandes difficultés, c’est l’incapacité de nos compatriotes, à commencer par les dirigeants, à comprendre que ce que nous faisons, c’est quelque chose qui doit être encouragé. Les gens ne donnent pas l’argent pour soutenir une œuvre d’esprit. On a beaucoup de difficultés pour mobiliser les fonds depuis la première édition jusqu’aujourd’hui», a-t-il déclaré.
Satisfaire de l’honneur qui lui a été rendu, l’ex-première dame de la Tanzanie a adressé un message de réconfort aux femmes et jeunes filles : «Le rôle que nous jouons dans la conduite de nos Etats, nous ne pouvons pas oublier de bien remplir notre rôle de mères de famille, parce que la femme, c’est elle la gardienne, la protectrice de la famille… ».
Nana Kanku