Lancée officiellement le 19 novembre 2019 par le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, l’opération «Kinshasa bopeto» ne donne toujours pas satisfaction, d’autant plus que l’autorité urbaine qui en est l’initiatrice donne l’impression d’être dépassée par les événements. L’impact de cette opération étant presque nul sur le terrain, la ville de Kinshasa demeure dans l’insalubrité. Avec les travaux collectifs que l’on organise chaque week-end d’une manière désorganisée et le curage des caniveaux qui s’effectue à moitié, on ne peut que s’attendre aux inondations qui surprennent pendant la saison des pluies. Les conséquences qui en résultent sont telles que l’on déplore parfois des dégâts matériels, voire corporels. Face à des situations de ce genre auxquelles est confrontée la ville de Kinshasa, il y a nécessité urgente pour l’autorité urbaine de revoir ses stratégies de lutte contre l’insalubrité.
La pluie diluvienne qui s’est abattue, lundi 24 octobre 2022 dans la ville de Kinshasa, a causé des dégâts matériels importants. Et des informations qui nous sont parvenues révèlent que dans les communes traversées par la rivière Kalamu, on déplore la perte des bébés dans certaines parcelles inondées par les eaux de la pluie.
Submergés par les eaux de pluie, la plupart des Kinois ont été bloqués chez eux à cause de l’impraticabilité des routes envahies par des déchets ménagers.
Dans la commune de Selembao, plus précisément à la Cité Verte, apprend-on, des maisons ont été emportées par les érosions. Il en est de même du quartier Makelele dans la commune de Bandalungwa où les eaux ont débordé de lit de la rivière et les maisons se sont effondrées.
Les caniveaux érigés le long des sièges des partis politiques sur l’avenue de l’Enseignement, dans la commune de Kasa-Vubu, étant bouchés, le boulevard triomphal était sous eaux et la ci’rculation des véhicules avait été interrompue.
Des mesures urgentes attendues
Les dégâts causés par la pluie de lundi 24 octobre 2022 ne pouvaient laisser insensibles les autorités de la ville de Kinshasa. C’est ainsi que, dans la journée de mardi 25 octobre 2022, une mission d’inspection conduite par le vice-gouverneur, Gérard Mulumba, a effectué le tour de certains sites victimes en compagnie de quatre bourgmestres représentant chacun un district sur les quatre que compte la ville de Kinshasa. L’objectif de cette tournée était d’arriver à trouver une solution. Et selon les informations en notre possession, la démolition des maisons construites le long des rivières serait la première décision qui germe sur les têtes des membres de la délégation.
S’il est vrai que la situation d’inondations de la ville de Kinshasa nécessite des mesures urgentes, il y a cependant lieu de reconnaître que la responsabilité incombe, d’une part, à l’autorité urbaine qui se caractérise par un laisser aller dans la lutte contre l’insalubrité et, d’autre part, à la population qui bafoue les règles d’hygiène.
En outre, contrairement à une certaine époque, le permis de construire est aujou-rd’hui délivré sans présentation au préalable des documents ad hoc. D’où les constructions anarchiques que l’on ne cesse de déplorer.
Pour plus d’efficacité, les mesures que l’autorité urbaine envisage de prendre doivent donc être d’applications strictes et rigoureuses et non complaisantes.
Véron Kongo