La chute de Kalumba préfigure la fin de Sama Lukonde

Le ministre de l’Economie nationale, Jean-Marie Kalumba Yuma, n’a pas résisté à la vague déferlante de l’Assemblée nationale. Sur base d’une motion de défiance initiée par Crispin Mbindule, député national, élu de Butembo, dans la province du Nord-Kivu, l’Assemblée nationale a approuvé mercredi par 277 voix favorables la déchéance du patron de l’Economie nationale dans le Gouvernement Sama Lukonde. En réalité, Jean-Marie Kalumba paie le prix d’une décision prisé en Conseil des ministres dont il a juste l’exécutant dans son secteur ministériel. De cette manière, Kalumba n’aura été qu’un fusible pour sauver – on ne sait pour combien de temps encore – le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Au sein de l’Union sacrée de la nation, la déchéance de Jean-Marie Kalumba ouvre la voie à une longue période d’instabilité qui ne manquera d’impacter les prochaines échéances électorales de 2023.

Les députés nationaux ne vont pas s’arrêter en si bon chemin en décapitant le seul ministre de l’Economie nationale, Jean-Marie Kalumba Yuma. D’autres têtes sont aussi ciblées comme celles de certains ministres incompétents et bien sûr le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde.

La chute de Kalumba n’est pas un bon signal pour le Gouvernement Sama. Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Daniel Aselo, est également sur la grille. Une motion est initiée contre lui pour incompétence. Ce vendredi, le patron de l’Intérieur a promis de revenir devant la chambre basse du Parlement pour présenter ses moyens de défense. Mais, dans les couloirs, on rapporte qu’une motion de défiance pourrait vite être lancée contre lui.

Dans le Gouvernement Sama, le feu couvre dans tous les sens.

Sur la liste des ministres visés, celui de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, Tony Mwaba, de la Justice, Rose Mutombo, de PTNTIC, Augustin Kibassa Maliba, ne vont pas échapper à la guillotine. In fine, c’est le Premier ministre qui est directement visé par ces motions justifiées par l’incompétence notoire de certains membres du gouvernement de la République.

Elu de Bandundu-ville, le député national Papy Niango est d’avis que le ministre de l’Economie nationale a été sacrifié pour ne pas atteindre le Premier ministre. Mais, pour combien de temps ? Difficile à dire.

Papy Niango, avocat de profession soutient que c’est le Premier ministre qui devait répondre à la place de son ministre de l’Economie.

«On engage la responsabilité d’un ministre pour une question qui relevait de la responsabilité de tout un gouvernement. Toutes les questions, posées au ministre de l’Économie, sont des questions qui relèvent de la compétence du premier ministre. S’il y a un vote historique, c’est un vote historique dans le négatif, sur le plan de la honte et du déshonneur », a rappelé Papy Nyango, repris par Actu30.cd.

Hugo Tamusa