Des pluies abondantes sont attendues dans les prochains jours à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, alerte l’Agence nationale de météorologie et télédétection par le satellite (Mettelsat).
Augustin Tagabiso, chef de division provinciale de cet établissement public, a exhorté la population et le gouvernement par voie des médias à prendre des précautions.
Saisissant cette opportunité, il a annoncé que les pluies qui vont s’abattre dans les prochains jours à Kinshasa seront d’une intensité inhabituelle.
«Nous devons nous attendre à des pluies excédentaires à Kinshasa», prévient Augustin Tagabiso qui signale que ces pluies seront au-delà de la normale.
Selon lui, la normale est d’ordinaire de 50 millimètres, mais elle peut aller jusqu’à 100 millimètres. Ces pluies peuvent être fréquentes ou abondantes.
LA PEUR GAGNE LE QUARTIER ABATTOIR
La rivière N’Djili est sortie de son lit, après les fortes pluies qui se sont abattues le week-end dernier dans la ville de Kinshasa. Lesquelles ont occasionné des inondations dans plusieurs quartiers.
C’est le cas du quartier Abattoir, situé dans la commune de Masina (Est), où certains habitants ont été contraints d’abandonner leurs maisons pour chercher refuge dans des quartiers environnants. D’autres ont passé la nuit à la belle étoile.
Quelques familles sinistrées trouvées sur le lieu ont confié à ECONEWS qu’«elles ne sauront plus vivre dans ce quartier face à ce qu’elles viennent de vivre».
«Nous sommes en train d’attendre un camion pour évacuer nos biens pour éviter que le pire ne nous arrive. Nous devons déménager le plus vite possible parce que l’eau a envahi notre maison et a abîmé tous nos biens acquis à la sueur de notre front après des années d’économies. Nous sommes exposés à des risques», relate, la mort dans l’âme, une mère de famille qui a requis l’anonymat.
Un autre sinistré a affirmé qu’«y habiter, c’est autrement s’exposer à des inondations». «La quiétude dans ce quartier est perturbée par ces inondations et nous ne sommes pas encore au bout de nos peines car la saison des pluies est encore devant nous pour plusieurs mois», a-t-il relevé.
Pour sa part, un habitant du quartier Abattoir a proposé sa recette pour lutter contre les inondations. Il s’agit de construire des digues là où l’eau pénètre beaucoup dans des habitations.
«En 2011, la rivière N’Djili avait quitté son lit causant d’importants dégâts matériels. Cela a poussé les habitants des quartiers à contribuer financement pour construire une digue, laquelle a fini par céder à trois reprises. Mme Séraphine Kilubu, actuelle vice-ministre des Transports, native du quartier Abattoir, avait construit une digue, mais c’est dommage, le problème persiste», a rappelé Oscar Mbatshi Pour résoudre ce problème, Oscar Mbatshi propose qu’on construise une digue solide dans tous les coins où l’eau pénètre dans les maisons d’habitation.
Pour rappel, le quartier Abattoir n’est pas urbanisé. Ce n’est pas la première fois que la rivière N’Djili sort de son lit.
«Le gouvernement devrait prendre des mesures pour lutter contre cette situation, mais rien n’est fait dans ce sens à ce jour», a déploré un père de famille qui habite ce quartier depuis dix ans. Et d’ajouter : «Nous gardons espoir qu’une solution sera trouvée à cette situation.
Sinon nous courons le risque de connaître le pire à l’arrivée d’autres pluies torrentielles».
BENNY LUTALADIO