Seize personnes ont été tuées et vingt-cinq autres sont portées disparues dans l’attaque d’une localité dans la province du Kwilu où un conflit oppose deux communautés depuis cinq mois, rapporte l’AFP, citant de sources locales.
L’incident a eu lieu à Misia, une localité voisine de Kwamouth au Mai-Ndombe, où un conflit meurtrier entre Teke et Yaka perdure.
Dans la localité de Misia dans la province du Kwilu, «16 personnes ont été tuées et 25 autres portées disparues » dans une attaque menée mercredi par des « assaillants non encore identifiés », a déclaré à l’AFP Jean-Claude Bwanganga, ministre provincial de l’Intérieur.
Le gouvernement provincial du Kwilu a envoyé des militaires et des policiers pour « traquer ces ennemis » qui ont aussi «incendié plusieurs maisons», a-t-il indiqué.
«Parmi les 16 personnes tuées, figure un chef de groupement (autorité coutumière) », a affirmé de son côté Placide Mukwa, un responsable de la société civile locale.
Selon lui, les assaillants sont souvent dans la forêt, et font incursion dans des villages où il n’y a pas de forces régulières.
Située dans le territoire de Bagata, Misia est une localité voisine de Kwamouth (province du Mai-Ndombe), où un conflit foncier oppose depuis le mois de juin les Teke et Yaka, deux communautés de l’ouest de la RDC.
Ce conflit interethnique, causé par des différends sur les redevances coutumières à verser aux autorités locales issues de la communauté Teke – qui s’estime première occupante des lieux – aux Yaka, non-originaires de la région, a débuté en juin dernier dans les environs de la localité de Kwamouth, dans la province du Mai-Ndombe. Il s’est en partie étendu à la province voisine du Kwilu.
Le bilan s’élève à près de 200 morts, dont près de vingt dans le seul territoire de Bagata, selon actualité.cd. Les affrontements ont aussi provoqué le déplacement de milliers de personnes.
La province du Mai-Ndombe a déjà été le théâtre de conflits communautaires fin décembre 2018 dans le territoire de Yumbi. Les violences qui avaient opposé des membres des ethnies Ntende et Nunu avaient causé la mort d’au moins 500 personnes, selon l’ONU. L’organisation humanitaire catholique Caritas s’est alarmée vendredi des conditions de «précarité» dans lesquelles vivent plus de 2.600 déplacés qui se sont réfugiés dans le centre du pays.
Avec AFP