Les projets de loi de finances rectificative de l’exercice 2020 et de reddition des comptes de l’exercice 2021 ayant été jugés recevables samedi, l’Assemblée nationale devait déjà entamer cette semaine l’examen du projet de budget de l’Etat 2022. En tout cas, pour l’instant, rien ne pourrait arrêter cette machine.
A l’Assemblée nationale, on s’attèle à rattraper le temps perdu, plus d’un mois après le dépôt par le Premier ministre du projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2020.
Déposé depuis le 15 septembre 2021 au bureau de l’Assemblée nationale, le projet de budget 2022 est présenté en équilibre, en recettes et en dépenses, à hauteur de 20.682,6 milliards de FC (environ 10,3 milliards USD), soit un taux d’accroissement de 41,5% par rapport au Budget initial de l’exercice 2021 chiffré à 14.620,5 milliards de FC.
Lors de son dépôt, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, avait rappelé que les priorités du projet de Budget 2022 restent la sécurité, le social de la population ainsi que la tenue des élections en 2023.
«En termes de priorités, ils sont restés les mêmes que ceux édictés dans le cadre du programme du Gouvernement, qui a été adopté ici au mois d’avril de cette année, c’est-à-dire, avec comme priorités, la sécurité, le secteur social notamment la santé et l’éducation. Mais aussi l’appui à nos réformes et la préparation, non seulement au processus de recensement qui va être lancé, mais aussi aux élections de 2023, qui doivent être organisées dans le temps. La hauteur du budget est de plus 20 mille milliards de francs congolais. C’est un accroissement de plus ou moins 40 % par rapport à l’exercice budgétaire 2021 qui, lui, était d’un peu plus de 14 mille milliards. Et, en termes d’accroissement pour la loi rectificative pour l’année 2021, c’est à peu près un accroissement de 13 %. Nous sommes plus ou moinssur la bonne lancée. Et nous allons continuer à travailler dans ce sens, sous l’impulsion, bien sûr, de son Excellence Monsieur le Président de la République », avait indiqué le chef du Gouvernement.
Boji Sangare et Nicolas Kazadi passent leur test
Au cours de la plénière du samedi 13 novembre 2021, les députés nationaux ont eu droit aux explications et réponses du ministre d’État, ministre du Budget, Aimé Boji, et celles du ministre des Finances, Nicolas Kazadi, en rapport aux préoccupations soulevées sur le projet de collectif budgétaire 2021 et le projet de reddition des comptes 2020.
S’agissant de l’opportunité de l’actuel collectif budgétaire, le ministre d’État a rappelé les dispositions légales de la loi sur les finances publiques, notamment celle qui stipulent : «Seule la loi rectificative peut, en cours d’année, modifier certaines dispositions de la loi de finances de l’année en cours».
Selon, le projet de collectif budgétaire 2021, qui prévoit une hausse de plus d’un (1) milliard USD par rapport au budget initial de l’exercice 2021, vise à « réajuster les agrégats économiques et redéfinir la trajectoire des finances publiques au regard de récentes évolutions de la situation socioé-conomique du pays ».
Pour répondre aux différentes revendications sociales, une grande partie de la plus-value du présent collectif est affectée à l’amélioration des conditions sociales des travailleurs de l’Etat, notamment les enseignants, les médecins et autre personnel de santé. «Il reste beaucoup à faire, mais les efforts consentis portent déjà des fruits», a rassuré Aimé Boji Sangara.
Abordant la question de la reddition des comptes de l’exercice 2020, le ministre Nicolas Kazadi a fourni des explications nécessaires sur les divergences, les dépassements ou les faiblesses d’exécution du budget de l’État. Il est d’avis que cette situation tient à la qualité de la révision budgétaire, des imprévus et des questions de souveraineté.
Hugo Tamusa