A l’heure de la transition écologique, explorer de nouvelles pistes dans la promotion des énergies renouvelables requiert inévitablement la prise en compte du volet environnemental. C’est ce qui justifie la présence du secrétaire exécutif du FONAREDD, Bavon N’Sa Mputu Elima, à l’atelier de validation de la Politique nationale de l’énergie (PNE), organisé les 8 et 9 décembre 2022 à l’Hôtel Béatrice, par le ministère des Ressources hydrauliques et Electricité, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
La promesse faite par le ministre des Ressources hydrauliques et Electricité, Olivier Mwenze Mukaleng, en marge de la 6ème édition de la Conférence sur l’énergie, organisée les 2 et 3 décembre 2022 à Kinshasa, de lancer la réflexion autour de la Politique nationale de l’énergie, a été finalement tenue par la tenue, les 8 et 9 décembre 2022 à l’Hôtel Béatrice, à Kinshasa, de l’atelier de validation du Document de la politique nationale de l’énergie. Ce Document est censé tracer une ligne claire des objectifs à atteindre et des stratégies à mettre en œuvre pour améliorer la desserte en énergie électrique en République Démocratique du Congo.
Réparti en quatre commissions, à savoir Electricité, Hydrocarbures, Biomasse énergie et Energies renou-velables, l’atelier s’est clôturé par une série de recommandations à soumettre à l’approbation du Conseil des ministres.
A l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique, parler transition écologique rime avec la prise en compte de la variable environnementale dans la stratégie nationale de l’énergie.
Aussi, le coordonnateur national de FONAREDD, Bavon N’Sa Mputu Elima, a-t-il été invité à cet atelier pour apporter sa pierre à cette nouvelle Politique nationale de l’énergie.
Prenant la parole pour la circonstance, Bavon N’Sa Mputu a rappelé l’importance de cet atelier de validation du document de la Politique nationalede l’énergie (PNE), partie intégrante du Programme de «consommation durable et substitution partielle au bois énergie».
Au nom du FONAREDD, il a fait observer que «ce programme est l’un des plus stratégiques de notre portefeuille, la consommation du bois-énergie pour la cuisson ayant été identifié dans la stratégie Nationale REDD+ comme le deuxième moteur de déforestation. Nous souhaitons aussi rappeler que le programme avait initialement prévu d’intégrer le bois-énergie, spécialement sur des aspects d’énergie de cuisson, dans la politique énergétique du pays », soulignant qu’ «au démarrage du programme, il s’est avéré que la Politique nationale de l’énergie n’existait pas encore».
Avec la tenue de cet atelier, il a salué la proposition et l’engagement du ministère des Ressources Hydrauliques et Electricité d’élargir l’appui du programme à la formulation de la politique nationale de l’énergie, tout en remerciant les agences PNUD et UNCDF pour n’avoir ménagé aucun effort pour se lancer dans cette entreprise. «Cela n’aurait pas été possible, évidemment, sans la validation du Comité de Pilotage du Programme dont les organisations membres sont ici valablement représentées. Pour cet esprit d’ouverture et de gestion adaptative en validant ce changement, tant fondamental pour la réalisation des objectifs de notre appui nous disons à tous merci», a déclaré le coordonnateur national du FONAREDD.
L’élaboration de la Politique nationale de l’energie est passée par plusieurs étapes, a indiqué Bavon N’Sa Mputu. «Bien que la feuille de route initiale proposée par le Programme, pour mener ce processus d’élaboration de la PNE ait été déjà solide et conforme au guide méthodologique du ministère du Plan pour l’élaboration des politiques sectorielles, pour le besoin d’une participation large et inclusive, le programme n’a pas cessé de réaménager la feuille de route pour satisfaire toutes les parties prenantes au processus (qui comprend tous les sectoriels, le secteur privé, la société civile et même les partenaires techniques et financiers). L’exemple le plus éloquent d’une des modifications de la feuille de route est l’organisation des consultations dans les 26 provinces de la RDC», note-t-il.
Selon lui, ce document de la Politique nationale de l’énergie définit la vision du pays sur la gestion de son énergie, «valoriser les ressources énergétiques pour garantir l’accès universel aux services énergétiques à l’horizon 2040 et positionner le secteur comme moteur du développement durable», tout en s’alignant au Plan national stratégique pour le développement (PNSD).
Dans sa conception, ce document indique les choix stratégiques pour transformer le grand potentiel dont regorge le pays en capacité réelle dans ce secteur.
Quelle sera la part du FONAREDD dans cette PNE ?
A ce propos, Bavon N’Sa Mputu a fait comprendre qu’au niveau de la structure qui est placée sous sa direction, on attend mettre «un accent particulier sur le sous-secteur de la biomasse à cause de son usage comme énergie de cuisson et de son rôle dans la déforestation. Mais, il ne s’agit pas d’un déni des autres aspects plus importants des enjeux énergétiques ni d’une relégation de ceux-ci en second plan». Et d’ajouter : «Des dispositions ont été prises pour que la politique adresse les défis globaux du secteur». Il s’agissait notamment : «du faible taux d’accès aux services énergétiques modernes; de l’absence d’une planification du développement de toutes les ressources énergétiques primaires ; de la faiblesse des cadres politique, institutionnel, légal et réglementaire; du faible investissement dans les infrastructures et dans la formation des énergéticiens; et d’une coordination insuffisante de différents acteurs du secteur».
Il est d’avis que «ces défis étaient couronnés par l’absence d’une politique nationale de l’énergie déclinant une vision claire, des objectifs et des axes stratégiques du secteur de l’énergie». Ainsi, au niveau du FONAREDD, «notre focus sur le bois-énergie, a dit son coordonnateur national, est donc justifié par le fait que le secteur de l’énergie est dominé par un combustible traditionnel, le bois énergie, qui représente 93% de la consommation totale d’énergie loin devant les produits pétroliers 3,5% et l’électricité 3,5% ce qui accélère la déforestation».
La voie d’une nouvelle Politique nationale de l’énergie, Bavon N’Sa Mputu se félicité que «ce processus ait garanti une participation large et inclusive». Dès lors, il a «vivement » recommandé à ce que «ce document de politique soit soumis à l’évaluation environ-nementale et sociale stratégique avant d’être soumis à l’adoption au Conseil des ministres».
Dans la transition écologique et pour diversifier ses sources en énergie électrique, la RDC finalise déjà sa Politique nationale de l’énergie. Et dans ce nouveau challenge, le FONAREDD, doté d’un nouveau management depuis la nomination, à sa tête de Bavon N’Sa Mputu Elima, est prêt à jouer sa partition.
Econews