Le calendrier électoral divise le bureau de la CENI : Patricia Nseya tire à bout portant sur Denis Kadima

Denis Kadima, président de la Ceni, subit les attaques frontales du rapporteur, Patricia Nseya.

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima, vient de publier le calendrier des activités liées au processus électoral. Selon ce calendrier, les Congolais devront aller aux urnes le 20 décembre 2023, afin d’élire, pour cinq ans, des nouveaux représentants du peuple à tous les niveaux. Tout devait commencer par les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs au cours de ce mois de décembre en cours. La Céni devra faire face à plusieurs aléas. La maîtrise de nouveaux centres d’identification et de nouveaux kits d’enrôlement, le temps d’enrôlement pour chaque électeur, la sensibilisation de la population au processus électoral, l’instabilité sécuritaire dans certains coins du pays et les aléas climatiques et environnementaux, des défis auxquels devra faire face la centrale électorale. Le temps étant le premier ennemi de l’homme, la durée de chaque opération devrait être réaliste pour un processus électoral réussi. Si le président de la CENI se montre rassurant, ce n’est pas le cas des autres membres du bureau sur la crédibilité de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs.
Quelques jours après la publication du calendrier électoral par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima, des voix s’élèvent pour qualifier ce calendrier d’irréaliste.
En effet, le rapporteur de la centrale électorale, Patricia Nseya, a adressé une correspondance au président de cette structure dans laquelle elle exprime ses inquiétudes sur certains détails qui peuvent, selon elle, porter préjudice à tout le processus électoral. Elle a réagi après la publication de ce calendrier qui prévoit « 30 jours pour l’identification et l’enrôlement des électeurs ». 
Alors que les opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs des échéances électorales de 2006, 2011 et 2018 se sont faites pendant plus de trois mois, l’actuel bureau de la commission électorale a prévu 30 jours pour identifier et enrôler environ 50 millions d’électeurs sur toute l’étendue de la République.
On sait que le président de la CENI a annoncé le début des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs pour ce mois de décembre 2022. Des questions sont posées : tous les kits sont-ils déjà à Kinshasa ? Sont-ils déjà déployés ? La formation des agents et du personnel est-elle terminée ?
C’est le début qui détermine la suite, dit-on. Si l’opération d’identification et d’enrôlement n’est pas une réussite, la suite ne peut être que chaotique. C’est évident.
En sa qualité de superviseur de la révision du fichier électoral, Mme Patricia Nseya lance une sonnette d’alarme pour alerter l’opinion sur le danger que l’on court si cette opération voulue une réussite par l’ensemble du peuple congolais accouchait d’une souris.
Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on.

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Le rapporteur de la Céni, Patricia Nseya, membre de l’UDPS.

Tighana MASIALA