La première édition de la grande conférence de l’Ecole du leadership de Kinshasa, organisée au sein de l’Université protestante au Congo (UPC), a vécu. Le samedi 5 mars 2022, la salle G3 de la faculté de l’Administration des affaires et Sciences économiques de l’UPC a refusé du monde. Professionnels des médias, professeurs d’universités, chercheurs, économistes et étudiants se sont donné rendez-vous pour cette grande conférence qui marque également le lancement effectif des activités de cette Ecole du leadership.
Premier à prendre la parole, le secrétaire général académique de l’UPC est revenu sur les réelles motivations de la création de cette Ecole. «Il est dit quelque part que le poisson commence à pourrir par la tête. Il est temps de susciter des leaders porteurs de valeurs qui amènent au développement», a dit le secrétaire général académique de l’UPC.
Bien avant le grand exposé de cette conférence, Jean-Paul Tsasa, doctorant en sciences économiques à l’Université de Québec, membre du corps scientifique de l’Ecole du leadership de Kinshasa, est revenu sur l’Agenda de recherche de l’Ecole du leadership. Selon lui, cette Ecole est née de la volonté de l’UPC de « placer la question du leadership au cœur des discussions universitaires et des enjeux sociétaux ». Cette Ecole est bâtie sur trois piliers, à savoir la formation en programme modulaire; formation en programme diplômant; formation en programme de recherche scientifique.
Après ces préliminaires, c’était l’occasion de la première grande conférence de l’Ecole du leadership de Kinshasa présentée par le professeur Matata Ponyo Mapon sous le thème « Economie politique des malédictions du développement économique»; texte co-écrit avec Jean-Paul Tsasa et publié dans le dernier numéro de la «Revue Congo Challenge»
Bien avant d’aborder son exposé, le professeur Matata Ponyo s’est félicité de la création de cette Ecole du leadership qui vient, selon lui, combler un vide. « Avec cette école, il s’agit de démontrer que l’investissement dans l’offre de leadership a un multiplicateur dans le sens de susciter le progrès», note-t-il.
Par «l’économie politique des malédictions du développement économique», Matata Ponyo se penche sur une question fondamentale : «Comment peut-on expliquer scientifiquement le sous-développement dans lequel se trouve la RDC ?»
Par une étude qui prend en compte les principes de l’économie en les couplant au niveau de développement de différents pays, riches et pauvres, Matata Ponyo soutient finalement qu’«il n’y a pas de malédiction en étant béni par la nature, mais il y a malédiction lorsqu’on est incapable de profiter des richesses de la nature. Bref, un déficit de leadership».
Contredisant la pensée erronée selon laquelle « la dotation de la RDC en ressources naturelles est une malédiction», le professeur Matata Ponyo estime qu’il y a plutôt un manque criant de leadership. D’où, l’importance, selon lui, de la formation afin que «la demande du leadership soit en adéquation avec l’offre du Leadership pour booster le développement».
En République Démocratique du Congo, « le leadership est un facteur clé, pourtant c’est ce facteur qui explique au mieux le niveau de développement des pays».
En partant des faits de société et du niveau de sous-développement, le professeur Matata Ponyo est parvenu à démontrer que « le leadership est le facteur clé du développement économique ». Il a réussi à prouver l’antériorité de la malédiction du leadership sur celle des institutions, tout en illustrant comment le leadership de qualité peut être créé et sous quelles conditions peut-il être durablement consolidé.
La conférence s’est clôturée par des échanges interactifs. Avec cette première grande conférence, l’Ecole du leadership de Kinshasa lance enfin sa série de formations pour susciter une nouvelle race de leaders, bâtisseurs du développement économique.
Faustin K.