Des échauffourées ont opposés, jeudi à Limete, au siège de l’UDPS, deux camps adverses qui se disputent la direction du parti, notamment le camp qui se réclame d’Augustin Kabuya, qui assume la présidence ad intérim du parti, et le camp Wakwenda, qui s’oppose au premier.
Les militants de part et d’autre se sont affrontés, paralysant pendant un temps la circulation sur le boulevard Lumumba, à hauteur de la permanence de l’UDPS.
Victor Wakwenda, à la tête d’une fronde qui a démis unilatéralement de ses fonctions Augustin Kabuya, a annoncé son remplacement pour ce samedi
«Les fédérations de Kinshasa vont marcher et vont présenter le (nouveau) secrétaire général » du parti présidentiel, a-t-il déclaré sur les ondes de la radio Top Congo FM, estimant que «c’est le peuple, la base, les combattants eux-mêmes qui vont s’organiser».
Quant à la légalité de cette action, Victor Wa-kwenda n’est pas allé par quatre chemins : «C’est révolutionnaire !»
De son côté, Augustin Kabuya minimise cette crise : «Victor Wakwenda a un sérieux problème de santé mentale. Il doit se faire soigner au CNPP». Et d’ajouter : «Je dois le sanctionner. Je ne permettrai pas à un médiocre de blaguer avec le parti».
Pour la jeunesse de l’UDPS qui se réconnaît encore en Augustin Kabuya, «Victor Wakwenda est sous-traité par un cadre bien connu de l’Union sacrée qui veut déstabiliser le président de la République ».
Contacté par Econews, le porte-parole de l’UDPS, Simon Kalenga, a préféré botter en touche et minimisé les incidents. «Ce sont des groupes de jeunes gens visiblement instrumentalisés par une main noire», a-t-il déclaré.
Il n’en reste pas moins vrai que depuis l’annonce par Victor Wakwenda, président de la Convention démocratique du parti (CDP), sur la destitution du secrétaire général Augustin Kabuya, le parti présidentiel est au creux de la vague.
La crise qui couve au sein du parti présidentiel arrive à un moment extrêmement critique où le Chef de l’Etat, garant de la nation, se bat pour reconquérir l’intégrité territoriale menacée par les actes perpétrés dans la province du Nord-Kivu par les terroristes du M23.
Comme il n’en suffisait pas, la dernière mise en place au sein du Portefeuille de l’Etat est ravivé les tensions. A l’UDPS, on accuse Augustin Kabuya d’avoir privilégié ses proches, en mettant à l’écart ceux qui ont cheminé durant toutes les années de «combat» avec l’UDPS.
Sans doute, le Chef de l’Etat, qui reste toujours attaché à son parti, ne manquera pas de convoquer les protagonistes pour fumer le calumet. A quelques mois des élections générales de 2023, l’UDPS n’a aucun intérêt à se désintégrer en plein exercice du pouvoir.
Hugo Tamusa