Mise en place dans le Portefeuille de l’Etat : Kamerhe et Katumbi ne comptent plus pour Tshisekedi

L’Union sacrée de la nation (USN), cette plateforme politique créée par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, au lendemain du divorce FCC – CACH, est en pleine mutation. Les dernières nominations dans les entreprises du Portefeuille de l’Etat ont pratiquement rabattu, mettant ou presque, deux poids lourds de l’USN, à savoir Vital Kamerhe de l’UNC (Union pour la nation congolaise) et Moïse Katumbi d’Ensemble pour la République à l’écart. A première vue, outre son allié naturel, son parti politique UDPS, le Chef de l’Etat a recomposé ses alliés fidèles, en l’occurrence Jean-Pierre Bemba du MLC (Mouvement de libération du Congo) et Modeste Bahati de l’AFDC-A. Dans la mise en place au sein du Portefeuille de l’Etat, pas une trace des délégués de Kamerhe et Katumbi. C’est au moment de derniers arbitrages, apprend-on, que leurs noms ont été écartés de la liste de nominations. Tout compte fait, Félix Tshisekedi a choisi subtilement ceux qui vont l’accompagner dans la reconquête d’un second mandat présidentiel. Vital Kamerhe et Moïse Katumbi n’en feront pas partie.
Les dernières nominations des mandataires publics ont révélé les points où se trouve le curseur de la dynamique politique congolaise. Une première donne s’impose. Il s’agit de la montée de Jean-Pierre Bemba Gombo et son Mouvement de libération du Congo (MLC). A ce jour, Bemba et Bahati ont tiré leur épingle du jeu. Ils ont été bien servi dans la répartition des postes de mandataires. D’ailleurs, à certains postes, les cadres du MLC ont été propulsé au devant de la scène. Ils occupent des postes dans des entreprises stratégiques du portefeuille de l’Etat. Dans le secteur médiatique public, le MLC est très présent. Jean-Pierre Bemba a détrôné des prétendants de l’AFDC dans plusieurs entreprises publiques.
Le fidèle des fidèles de Bemba a pris la tête de Sakima, une société minière qui produit de l’or. Sakima était en partenariat avec une raffinerie rwandaise. Il suffit de pratiquer Bemba pour se convaincre que la politique du président Félix-Antoine Tshise-kedi Tshilombo a changé son approche vis-à-vis de Kigali. Fidèle Babala qui hérite de cette entreprise va changer de fond en comble cette politique.

Deux grands perdants
Dans ce nouveau jeu de chaises musicales, Vital Kamerhe et son parti Union de la nation congolaise (UNC), ont perdu sérieusement du terrain. Aucun membre de l’UNC n’a été placé dans une entreprise publique. Le camp Tshisekedi a tiré les leçons du discours de Kamerhe qui a ignoré superbement le chef de l’Etat lors de sa dernière tournée dans l’Est de la RDC. C’est comme s’il n’a jamais été membre de l’Union sacrée, la coalition au pouvoir. Désormais, Kamerhe n’est plus considéré comme allié sûr. D’ailleurs, pour le deuxième mandat, Tshisekedi ne compte plus sur Kamerhe.
De même, Moïse Ka-tumbi, le chef de file d’Ensemble pour la République, a été superbement oublié. Volontairement, le chef de l’Etat a omis les cadres de ce parti politique sur toutes les listes. Cette omission est volontaire. Tshisekedi sait qu’il ne peut plus compter sur Katumbi pour rempiler.

Après le Portefeuille, cap sur le cabinet présidentiel
La nomination de certains ténors du cabinet présidentiel dans les entreprises du Portefeuille de l’Etat est un signe révélateur du grand chambardement qui s’annonce au sein du cabinet présidentiel. Les plus chanceux s’en sont déjà tirés en trouvant un parachute doré dans le Portefeuille. D’autres, par contre, sont dans le qui-vive, craignant des lendemains agités.
«Beaucoup partiront», annonce une source interne de la Présidence de la République. «Ce sera un nettoyage à fond qui n’épargnera que des gens qui fait preuve d’une loyauté sans faille au Président de la République», poursuit-elle.
Néanmoins, la dernière mise en place dans les entreprises du Portefeuille de l’Etat a révélé, une fois de plus, les profondes frustrations qui minent la majorité au pouvoir. Ils sont nombreux à crier à un partage injuste qui a fait la part belle à l’UDPS, au MLC et à l’AFDC-A, marginalisant des partis alliés, spécialement les transfuges du FCC de Joseph Kabila qui avaient fait allégeance à l’USN.
Quoi qu’il en soit, Félix Tshisekedi a fait son choix, se détournant de Kamerhe et Katumbi au profit de Bemba et Bahati.

Econews