Nicolas Kzadi Kadima-Nzuji, ministre des Finances de la République Démocratique du Congo, a pris du galon au niveau continental. Très présent et hyper actif chaque fois qu’on discute finances et développement autant en Afrique qu’ailleurs, Nicolas Kazadi convainc partout il passe. En interne, on lui doit les belles performances des régies financières nationales dans la mobilisation des recettes et la stabilité de longue durée du cadre macro-économique. Pour toutes ces raisons, le magazine panafricain Financial Afrik l’a reconnu comme le premier de tous les ministres des Finances africains pour l’année 2022.
Après les mérites que lui a reconnu en septembre 2022, depuis les Etats-Unis, le célèbre magazine FORBES en couronnant ses efforts comme ministre des Finances de la RDC, c’est au tour du magazine panafricain Financial Afrik de couvrir d’éloges l’argentier national, grand artisan de la montée en flèche des recettes publiques et de la stabilité du cadre macroéconomique.
Financial Afrik, magazine spécialisé dans les questions financières, vient de remettre à Nicolas Kazadi, le prix (awards) de « meilleur ministre africain des Finances de l’année 2022 ». La cérémonie, qui a immortalisé les réalisations du ministre congolais des Finances, a eu lieu, le jeudi 8 décembre 2022 à Lomé, la capitale togolaise.
Des statistiques qui rassurent
Le ministre Nicolas Kazadi mérite ce prix – pour plusieurs raisons d’ailleurs. Avec lui aux commandes, les finances publiques en RDC sont désormais dans un cycle de rationalisation avec des recettes en hausse exponentielle.
Ainsi, les recettes domestiques (fiscales et non fiscales) collectées en 2021 ont connu un accroissement de 68% par rapport à l’année 2020, les ramenant à 11.680 milliards CDF contre 7.400 milliards CDF en 2020. Cette augmentation a eu un impact positif en matière des finances publiques en RDC : le vote de la loi des finances rectificative à la hausse en octobre 2021. Cette tendance s’est poursuivie en 2022 où les recettes ont atteint 16.700 milliards CDF.
Ce miracle est dû essentiellement à deux facteurs majeurs : un changement de paradigme axé sur la canalisation de toutes les recettes au Trésor Public en évitant de compromettre les intérêts du Trésor; le redressement fiscal de près de 600 milliards CDF (300 millions USD) opéré contre Glencore en est une illustration. L’autre facteur s’appuie sur les différentes réformes entamés dont certaines ont eu des effets immédiats, spécialement marqués par l’institutionnalisation des contrats de performance avec les administrations fiscales, le recouvrement de l’impôt spécial sur les profits (super profit) des entreprises minières, l’informatisation des procédures avec le logiciel ISYS-REGIES, la réforme de l’impôt sur les revenus des personnes physiques, la réforme du système fiscal des jeux d’argent, la gestion de la TVA, à travers l’instauration de la facture normalisée,…
Après la signature de l’accord sur la Facilité Elargie de Crédit qui sous-tend le Programme économique du Gouvernement en juillet 2021, la RDC enregistre des performances macroéconomiques incontestables grâce aux stratégies mises en place par le ministère des Finances sous la houlette du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. L’économie congolaise a fait preuve d’une forte résilience en dépit de chocs (externes et internes) liés successivement à la COVID-19, la guerre en Ukraine et l’agression armée dans l’Est de la RDC par le Rwanda. Le niveau de croissance du PIB est resté positif et élevé, partant de 1,7% en 2020 (alors que toutes les économies étaient en berne), à 6,2% en 2021, 6,6% en 2022 et 6,3 projeté en 2023. Bien que ce niveau de croissance soit soutenue par le secteur extractif, la part de la croissance non extractive est en nette augmentation suite à l’investissement public dans les infrastructures et aux réformes engagées.
Après une forte inflation qui a atteint 15,76% en 2020, induite par les effets de la pandémie de covid-19, l’inflation a décéléré à 5,281 % en 2021 (contre un objectif de 7%) grâce à la bonne coordination des politiques budgétaires et monétaires. Mais, en 2022, à cause de l’inflation importée induite par les effets de la guerre en Ukraine, le niveau d’inflation a atteint 12% en décembre et devrait se replier graduellement à 8,3% en 2023. Les réserves internationales brutes ont dépassé le niveau prévu initialement dans le programme FEC pour atteindre 4,1 milliards de dollars US à mi-novembre 2022, soit 2,4 mois de couverture d’importations, contre 2,8 milliards USD fin 2021 et 708,89 millions USD en 2020. La monnaie nationale est demeurée stable sur l’ensemble de marché des changes depuis 2021 sur fond d’une légère dépréciation gravitant autour de 1%. Mais le taux de change effectif entre 2021 et 2022 s’est respectivement apprécié de 10 et 14% en termes nominaux et réels, démontrant que l’économie nationale est compétitive.
L’accumulation des réserves va se poursuivre pour renforcer la résilience de l’économie face aux chocs. Le déficit public est maîtrisé depuis 2021 grâce à une gestion prudente des finances publiques, conformément au pacte de stabilité signé entre le ministère des Finances et la Banque centrale du Congo (BCC).
La mobilisation des ressources domestiques a enregistré une surperformance de 3,16% du PIB à fin novembre 2022. Depuis qu’il est aux Finances, la mobilisation des ressources extérieures suit également le même rythme. Le ministre des Finances est donc parvenu à rassurer les partenaires au développement pour s’inscrire dans la vision du Gouvernement. L’accord au titre de la Facilité Elargie de Crédit, conclu en juillet 2021 avec le FMI, a soutenu les efforts du Gouvernement non seulement pour faire face à l’impact économique de la pandémie de COVID-19 et faire progresser la dynamique des réformes, mais aussi pour catalyser les financements des partenaires via des projets extérieurs, des appuis budgétaires ou des soutiens à la balance des paiements et de flux d’investissements directs étrangers.
En termes des projets extérieurs, plusieurs accords, dons et prêts ont été signés avec les partenaires extérieurs : la Banque mondiale, l’Union européenne, l’Agence française de Développement, etc. Entre la RDC les bailleurs de fonds, la confiance a été rétablie, grâce au dynamisme de son ministre des Finances.
S’agissant des appuis budgétaires, hormis les ressources au titre des allocations de Droits de tirages spéciaux, le Gouvernement a bénéficié depuis 2021 de deux appuis budgétaires de la Banque mondiale dans le cadre du soutien à la politique de gratuité de l’enseignement de base et de l’appui de la Banque africain de développement (BAD) pour la résilience de l’économie.
Quant aux soutiens à la balance des paiements, grâce aux conclusions satisfaisantes de deux revues du Programme FEC, le Gouvernement a bénéficié d’environ 632,2 millions USD pour conforter le niveau de réserves de change à la BCC. Un quatrième décaissement est attendu d’ici mi-décembre 2022 au titre de la conclusion satisfaisante de la troisième revue.
Pour ce qui est de flux d’investissements directs étrangers, depuis la signature de l’accord FEC, la RDC a enregistré environ 4,0 milliards USD de flux d’investissements directs étrangers, à la suite de différentes stratégies de promotion des opportunités d’investissement et de l’image positive du pays malgré les difficultés d’ordre sécuritaire dans l’Est de la RDC auxquelles le gouvernement fait face. Aussi, les différentes réformes mises en place par le Gouvernement pour l’amélioration du climat des affaires, spécialement avec la baisse ou la suppression de certaines taxes, qui redonne un appétit aux investisseurs locaux et étrangers de croire aux mécanismes légaux mis en place dans ce secteur.
Il convient de souligner également le caractère résilient de l’économie congolaise qui, après avoir subi les perturbations liées successivement à la pandémie de Covid-19 et à la guerre russo-ukrainienne a maintenu une bonne trajectoire de croissance.
En ce qui concerne la digitalisation, le ministère des Finances a donné une impulsion remarquable. Grâce au partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), le Gouvernement automatise la chaîne des recettes avec l’installation et l’utilisation de nouveaux logiciels, notamment : ISYS-Régies entrée en vigueur en janvier 2021, qui permet la traçabilité des paiements effectués auprès des banques commerciales; (ii) LOGIRAD qui constitue une plateforme informatique de gestion intégrée des droits, taxes et redevances du pouvoir central et l’implémentation du progiciel de gestion intégrée (PGI) de l’impôt à la DGI.
Grâce à ces réformes, les recettes domestiques ont connu une augmentation nominale d’environ 65% en 2021. En 2022, le Gouvernement a dépassé les assignations budgétaires depuis le troisième trimestre 2022. Ce qui a permis d’atteindre toutes les cibles indicatives du Programme FEC.
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