Le 9e forum mondial de l’eau a ouvert ses travaux, le lundi 21 mars 2022, à Dakar, au Sénégal. Des chefs d’Etat et de gouvernement ont honoré de leur présence cette 9e édition en terre africaine comme la première édition tenue à Marrakech au Maroc il y a 25 ans.
Sont présents aux côtés du président Macky Sall, l’hôte du Forum, Denis Sassou N’guesso du Congo, Sahlé-Work Zewde d’Ethiopie, Mohamed Ould Ghazouani de la Mauritanie et Umaro Sissoco Embalo de la Guinée Bissau. Des dirigeants d’institutions internationales de premier plan : David Malpass de la Banque mondiale, Akinwumi Adenisa de la Banque africaine de développement… sont également présents.
Dans son discours, le président sénégalais Macky Sall a «sonné l’alerte» sur la «raréfaction des ressources hydriques » dans le monde et en particulier en Afrique. Il a souligné le danger de la raréfaction des ressources hydriques et la dégradation continue de l’environnement.
Selon lui, citant un rapport l’ONU, «la situation n’est pas rassurante», notamment car «deux personnes sur cinq dans le monde vivent dans des régions où l’eau est rare ».
«Tout laisse croire que si rien n’est fait, la situation ira de mal en pis», a-t-il dit en assurant que le 9e Forum mondial de l’eau était «l’occasion de sonner l’alerte sur la gravité de la situation».
Il a également suggéré que «compte tenu des enjeux globaux (…) il semble nécessaire que le G20 s’élargisse et élargisse sa composition. L’Union africaine pourrait ainsi en devenir membre » car « l’Afrique compte plus d’un quart des pays membres des Nations unies ».
Le plaidoyer de Denis Sassou N’Guesso
Intervenant pour la circonstance, le président Denis Sassou N’Guesso du Congo/Brazzaville a saisi l’occasion pour faire la promotion du fonds bleu pour le bassin du Congo, un projet qu’il a lancé en 2016 et qui, a-t-il soutenu, mériterait l’appui de la communauté internationale.
«Lancé en 2016, le Fonds bleu pour le bassin du Congo mérite le soutien et l’appui de la communauté internationale », a déclaré Denis Sassou-N’Guesso qui a justifié cette demande par le fait que ce projet « a mis l’eau et l’économie bleue au centre de ses préoccupations, engagements et initiatives ».
Le manque d’eau est un sérieux problème. Et le président congolais fait le triste constat sur la pénurie d’eau : «Au fil des jours, nous faisons le même constat : la pénurie mondiale d’eau s’aggrave. Pour plus de 2,5 milliards de personnes, l’accès à l’eau potable reste un combat quotidien et les experts prévoient que 65% de la population du continent africain sera affectée par le stress hydrique », a-t-il poursuivi. Il a souligné que le bassin du Congo regorge d’immenses réserves hydrographiques, avant d’inviter les participants au forum de Dakar à contribuer à la protection du bassin du Congo au profit de l’humanité.
Malgré de nets progrès en termes d’accès à l’eau potable, Denis Sassou N’Guesso soutient que «des défis restent encore à relever, principalement, la gestion des eaux usées et pluviales, et celle des déchets solides».
C’est ainsi que dans le but de préserver le fleuve Congo de la pollution par les eaux usées, un projet pilote d’assainissement impliquant les deux Congo et consistant à construire des stations d’épuration dans les deux capitales, Kinshasa et Brazzaville, est en cours de réalisation.
Il a souhaité, au terme de son allocution, que le présent forum donne la pleine mesure de cet engagement collectif pour un ordre économique mondial qui contribuera au bien-être de nos peuples et au développement de nos pays respectifs, tout en préservant l’environnement.
Il faut noter également la présence de Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco, partie prenante dans l’organisation du forum.
L’empereur du Japon, une autre grande figure de soutien à la question de l’eau, Naruhito, s’est exprimé par visioconférence.
Ce forum, organisé pour la première fois en Afrique de l’Ouest, se déroulera jusqu’au 26 mars avec pour thème «La sécurité de l’eau pour la paix et le développement». «La gestion durable de la ressource en eau est un enjeu majeur du XXIe siècle. Ce forum doit permettre de renforcer les actions multilatérales dans ce domaine. Mieux gérer l’eau, cela implique d’éduquer, de former et de sensibiliser. J’appelle à un engagement fort des Etats », a déclaré Mme Azoulay dans un communiqué récent.
Les débats s’ouvrent dans ce forum, au moment où l’Unesco vient de publier un rapport mettant en exergue le potentiel des eaux souterraines susceptibles de générer des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux, à condition qu’elles soient gérées de façon durable.
L’Unesco avertit dans ce rapport que les ressources en eaux souterraines «passent trop souvent inaperçues ou sont ignorées » et les réserves mondiales sont souvent mal gérées, sous-évaluées et exposées à des risques de pollution. Le dernier Forum mondial de l’eau s’était tenu à Brasilia en mars 2018, rappelle-t-on.
Econews avec Afrimag.net