Ce qui n’était que rumeur est devenu une réalité depuis le mardi 30 novembre dernier. Le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi, a accordé à son homologue ougandais, Yoweri Museveni, le droit de poursuite des rebelles de l’Allied democratic forces (ADF) sur le sol congolais par les troupes régulières ougandaises. Outre le langage des armes, il faudrait également lutter contre le financement des groupes armés et l’exploitation illicite des ressources naturelles.
Pour arrêter le cycle de violences et de tueries récurrentes dont est victime la population civile dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC), en l’occurrence au Nord-Kivu et en l’Ituri, le Chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, a donc finalement autorisé l’armée régulière ougandaise (UPDF) à s’engager aux côtés des Forces armées de la RDC (FARDC) pour venir à bout des rebelles ougandais de l’ADF qui écument depuis plusieurs années cette partie de la RDC.
Les coalisés sont déjà entrés en action en usant de forces terrestre et aérienne. Ils ont pilonné mercredi 1er décembre les positions des rebelles. Il sied de reconnaître que la tâche ne sera pas facile dans les villes et autres centres urbains où les ADF sont mêlés aux populations locales parmi lesquelles on note des complicités congolaises. Car il y va aussi de la convoitise des richesses du sol et du sous-sol congolais qui attire des prédateurs aussi bien nationaux qu’étrangers, parmi lesquels les multinationales. Celles-ci se cachant derrière les groupes armés locaux et étrangers qu’ils arment pour récupérer à vil prix les ressources naturelles.
Il s’est comporté en vrai patriote
Comme la paix est devenue une denrée rare dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, où les déplacés se comptent par milliers, le Président Tshisekedi s’est comporté en vrai patriote, en vrai nationaliste, à en croire des analystes. Qui, à l’instar du porte-parole de la Police nationale congolaise (PNC) lors du briefing du porte-parole du Gouvernement du mercredi 1er décembre dernier, font remarquer que le Chef de l’Etat congolais n’avait pas, comme d’aucuns le pensent, à s’adresser à l’Assemblée nationale pour autoriser l’entrée des Ougandais en RDC.
Aucune loi ne le prévoit, a affirmé le porte-parole de la PNC qui a signalé qu’il devait seulement informer les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale. Et c’est ce qui a été fait, a-t-il fait remarquer.
Qu’à cela ne tienne, le langage des armes ne peut pas à lui seul restaurer la paix et la sécurité dans cette partie de la RDC. Il faut arriver à décourager, mieux à mettre fin au financement des groupes armés actifs dans cette zone. Pour cela, une coopération forte est nécessaire au sein des autorités nationales et provinciales avec les pays frontaliers et la communauté internationale. Les conflits étant attisés par ces activités économiques illégales et l’exploitation illicite des ressources naturelles.
Olivier Dioso