Le suspense autour de la comparution de Jean-Marc Kabund-a-Kabund à la Cour de cassation se prolonge. L’audience de ce mardi 2 août après le renvoi de celle du 28 juillet 2022, n’a pas étanché la soif des pro et anti Kabund-a-Kabund qui se répandent en spéculations parfois farfelues.
Entre-temps, le député Kabund-a-Kabund doit patienter au cours de la semaine avant d’être fixé par les successeurs du procureur près la Cour de cassation admis à la retraite.
Jean-Marc Kabund-a-Kabund était attendu à la Cour de cassation, le mardi 2 août 2022. Il est venu, mais le procureur qui instruit le dossier était invisible. Jean-Marc Kabund-a-Kabund, a finalement regagné son domicile en milieu d’après-midi après avoir végété plus de quatre heures dans les locaux du 2ème étage de l’immeuble de la CNSS, boulevard du 30 Juin à Kinshasa.
La prochaine audience est fixée au 9 août prochain.
De renseignements pris auprès des sources recoupées, il ressort que le juge instructeur ne s’était pas absenté à dessein. Le contretemps résultant plutôt de la mise à la retraite de plusieurs hauts magistrats aux termes de l’ordonnance présidentielle publiée lundi dernier. Mesure qui concerne effectivement le procureur général près la Cour de cassation, Victor Mumba. Du coup, ce dernier se trouve dessaisi d’office du dossier, à charge de son successeur de poursuivre l’instruction.
Le député Jean-Marc Kabund-a-Kabund, ancien président intérimaire du parti présidentiel, l’UDPS, et vice-président honoraire de l’Assemblée nationale, est poursuivi pour des propos tenus lors de la sortie officielle de son parti (Alliance pour le changement) à la mi-juillet 2022. Son immunité parlementaire levée par le bureau de la chambre basse, il devra répondre de divers griefs parmi lesquels l’outrage envers le chef de l’Etat qu’il avait traité d’incompétent et de jouisseur. Un caractère jouissif caractérisé, selon lui, par des détournements de fonds publics transférés dans des paradis fiscaux à bord des jets affrétés. Par la même occasion, il avait fustigé le fait que l’armée et la police n’aient pas reçu leurs dotations depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi.
Le procès de Jean-Marc Kabund-a-Kabund, s’il devait se tenir un jour, sera pour le moins explosif et riche en révélations, compte tenu des charges politiques qu’il a assumées tant au niveau de son ancien parti que de celui de l’Assemblée nationale. Même si son éviction de l’UDPS ne devrait pas sensiblement déstabiliser le parti bientôt quadragénaire, le concerné ne se prive pas de proclamer qu’il est parti de l’UDPS, emmenant avec lui de nombreux combattants déçus par les promesses non tenues de leurs leaders en matière d’emplois, malgré leur enrichissement personnel au détriment des masses.
D’où, ces montées de fièvre constatées lors de la première audience du 28 juillet 2022, quand un groupe de conducteurs de taxis-motos avaient tenté de gagner le siège de la Cour de cassation avant d’être dispersés par la police.
M.M.F.