Pas de panique, la BCC rassure : le déficit public est financé par des «moyens sains »

Si la balance des opérations financières de l’Etat a affiché, à la date du 14 juillet 2023, un solde négatif de 1.351,2 milliards FC, témoignant d’une hausse des dépenses publiques, soit 10.877,9 milliards FC par rapport aux recettes, soit 9.526,7 milliards FC, il n’y a aucune raison, se dit-on à la Banque Centrale du Congo (BCC), de s’affoler. A la Banque Centrale du Congo, on rassure que, depuis l’abandon, de la planche à billets pour financer le déficit des opérations financières de l’Etat, de commun accord avec le Gouvernement, l’Institut d’émission s’appuie sur des « moyens sains » qui n’ont aucune incidence sur la stabilité du cadre macro-économique. Ces moyens, précise la BCC, incluent le recours aux bons du Trésor, à l’appui budgétaire de soutien à la Balance des paiements ainsi qu’aux marges positives de trésorerie déjà cumulées. Dans ces conditions, la Banque rassure qu’elle garde le contrôle des instruments monétaires à sa position.
Plus de peur que de mal. Le déficit qu’ont affiché les opérations financières de l’Etat n’a pas eu une incidence négative sur le marché des changes, expliquant la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain. A la Banque Centrale du Congo, on exclut cette hypothèse, estimant que les instruments monétaires et les moyens, dits «sains», à sa disposition ne corroborent pas cette thèse.
En effet, tout serait parti de la panique créée par le déficit public rapporté par la Banque Centrale du Congo dans ses condensés statistiques à la date du 14 juillet 2023.
A cette date, la BCC a fait part d’une profonde érosion entre les recettes recouvrées par l’Etat, soit 9.526,7 milliards FC, par rapport aux dépenses arrêtées à hauteur de 10.877,9 milliards FC, créant un déficit de un solde de 1.351,2 milliards FC.
Une certaine opinion a prêté à la Banque Centrale du Congo le recours à la planche à billets pour aider l’Etat congolais à combler ce gap, créant de ce fait des tensions sur le marché des changes. Ce qui, pense-t-on, expliquerait les graves distorsions sur le marché des changes.
Si cette version parait plausible pour le commun des mortels, à la Banque Centrale du Congo, on la rejette en bloc, convaincu de faire recours aux moyens, dits « sains », pour financer le déficit public afin que les tensions n’atteignent d’autres segments de marché, notamment le très volatil marché des changes
Une source interne de la Banque Centrale du Congo, contactée par Econews, a confirmé que la Banque Centrale du Congo, liée par le Pacte de stabilité conclu avec le Gouvernement depuis quelques années, n’a plus recours à la planche à billets pour financer le déficit des opérations financières de l’Etat. Le déficit public est financé, indique cette source, par des moyens, dits « sains ».
En effet, par «moyens sains », il pense notamment à tous les instruments et leviers qui créent par des effets perturbateurs sur les principaux indicateurs conjoncturels, essentiellement le taux de change et le taux d’inflation.

La Banque Centrale rassure
A la Banque Centrale du Congo, a souligné cette source, les moyens sains se rapportent notamment à « l’émission des bons du Trésor, aux divers appuis budgétaires de soutien à la balance des paiements et aux marges positives de trésorerie déjà accumulées ». Dans ces conditions, le déficit public n’est pas nuisible. Tout dépend des instruments mis en œuvre pour le combler, sans recours à la planche à billets.
C’est dire qu’il y a aucune raison de paniquer. Pour autant qu’à la Banque Centrale du Congo, on reste concentrée sur les « mesures urgentes » édictés récemment par le Gouvernement pour ramener la calme sur le marché des changes, tout en veillant à la stabilité des prix intérieurs.
Sur le marché des changes, les effets positifs de ces mesures sont déjà perceptibles, marqué par une nette appréciation de la monnaie nationale.
Mais, ce n’est pas une raison de lâcher prise, se dit-on à la Banque Centrale du Congo, plus que déterminée à accroitre la vigilance par un bon calibrage des instruments à sa disposition.
Quoi qu’il en soit, la Banque Centrale du Congo rassure que le recours à la planche à billets reste totalement prohibé.

Les mesures urgentes adoptées par le Gouvernement

La poursuite, par la Banque Centrale du Congo, des interventions vigoureuses et régulières sur le marché des changes en mettant à la disposition de celui-ci les devises étrangères prélevées sur notamment les réserves de change;

  • La consolidation de la gestion rigoureuse des finances publiques notamment par la limitation des dépenses publiques à celles qui sont prioritaires et essentielles, en privilégiant la procédure normale de la chaine de la dépense publique;
  • L’interdiction du paiement des dépenses publiques en espèces aux guichets de la Banque Centrale du Congo;
  • L’encadrement, par le secteur bancaire, des opérations de change effectuées par les bureaux de change, lesquelles opérations doivent être compatibles avec leur capacité réelle;
  • Le renforcement des mesures de rapatriement de devises et la concertation entre la Banque Centrale du Congo et les opérateurs du secteur minier pour le rachat éventuel d’une quotité de devises ainsi rapatriées;
  • La retenue immédiate et à la source, par le Trésor Public, de la TVA pour les fournisseurs et prestataires de l’Etat lors des paiements de leurs factures;
  • L’encadrement de la taxation d’office des entreprises n’ayant pas fait leurs déclarations fiscales par le ministre des Finances assisté par l’Inspection Générale des Finances;
  • Le paiement de tous les impôts, taxes, redevances et droits dus à l’Etat en franc congolais.

Econews