L’équipe nationale masculine de basketball a déclaré forfait au tournoi de qualification préolympique qui s’ouvre mardi 15 août à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Plus précisément, c’est la Fédération nationale qui en a signifié la décision aux athlètes. La raison? Le président de la Fédération en personne, plein d’amertume, la livre aux médias : le gouvernement est resté sourd aux multiples sollicitations de la fédération, désormais privée de ses moyens. «Chaque fois que nous nous adressons au gouvernement, nous n’avons jamais obtenu de réponse favorable à temps», se lamente-t-il.
Exit donc les Léopards basket aux Jeux Olympiques de Paris en 2024! Et comme il n’y a jamais deux sans trois, les regards se tournent avec angoisse vers les autres disciplines sportives qui seraient peut-être plus chanceuses; celles, plus rares, qui pourraient réussir à dérider le ministre du Budget et son collègue des Finances, qui feraient systématiquement obstacle au financement de la participation des équipes congolaises aux compétitions à l’étranger.
La funeste nouvelle du forfait des Léopards basketball masculin (car c’en est une), est un authentique séisme dans le monde du sport congolais. Elle est venue gâcher l’autosatisfaction (exagérée) de la réussite de la grande manifestation de la famille francophone. Dix jours de compétitions grandioses dans une ivresse collective qui en est arrivée à faire oublier – ou à ignorer, c’est selon – que se profilaient à un proche horizon d’autres compétitions internationales autrement plus prestigieuses.
Malheureusement, il n’y a rien de nouveau sous le soleil sportif rd-congolais. Les déplacements des athlètes, toutes disciplines confondues, leur hébergement, et pire, le paiement de leurs primes ont toujours donné lieu, ces dernières années, à des acrobaties humiliantes pour les dirigeants des fédérations et des sportifs dont la plupart, évoluant dans des clubs en Occident, ne viennent pas pour l’argent mais pour faire honneur au drapeau.
La décision de déclarer forfait est à n’en point douter un acte de courage de la part de la Fédération nationale de basketball. Elle vient mettre le gouvernement en général et le ministère des Sports en particulier devant leurs responsabilités.
A l’impossible nul n’est tenu, dit l’adage. Il est temps que l’Etat congolais se désengage de toutes les compétitions internationales. Il épargnerait ainsi au pays la vague de dérision régulière à chacune des sorties des sélections nationales.
Econews