Procès du «coup d’Etat manqué» du 19 mai : poursuite ce lundi des interrogatoires des prévenus

La chambre foraine du Tribunal de garnison de Kinshasa-Gombe a été le théâtre de nouvelles révélations lors de la journée de vendredi dans le cadre de l’affaire «coup d’État étouffé» du 19 mai dernier. Alors que l’instruction se poursuivait, des témoignages clés ont été apportés par des personnes impliquées dans l’affaire, notamment le fils Malanga et l’Américain Zalman.

Malanga, fils d’une figure influente à Kinshasa, a livré des détails saisissants sur les événements qui ont secoué la capitale congolaise en mai dernier. Il a affirmé avoir été témoin de réunions secrètes où des plans de renversement du gouvernement auraient été discutés. Ses déclarations ont jeté une lumière crue sur les rouages de cette tentative de coup d’État et ont pointé du doigt des personnalités politiques de premier plan.

De son côté, l’Américain Zalman a également apporté sa contribution à l’enquête en dévoilant des éléments inédits sur les ramifications internationales de l’affaire. Ses révélations ont mis en lumière des liens entre des acteurs étrangers et des forces locales impliquées dans la tentative de coup d’État, jetant ainsi une ombre sur la dimension internationale de cette affaire.

Cependant, malgré ces nouvelles révélations, l’instruction de l’affaire a été renvoyée à ce lundi 8 juillet 2024, laissant en suspens de nombreuses interrogations sur les tenants et les aboutissants de cette affaire de grande ampleur. Les autorités judiciaires ont annoncé qu’elles poursuivraient leurs investigations afin de faire toute la lumière sur cette affaire qui a ébranlé la nation congolaise.

RETOUR SUR LA JOURNEE DU VENDREDI 5 JUILLET

Des révélations ont été faites, vendredi, par Marcel Malanga, fils du chef des présumés auteurs du coup d’État étouffé le 19 mai, lors de la poursuite d’audition des prévenus devant le Tribunal militaire.

«Je n’ai tiré sur personne. J’ai vu mon père tiré sur Kevin Tamba qui se retrouvait dans la voiture grise. Je n’ai pas tiré sur quelqu’un la nuit du 18 mai 2024», a-t-il déclaré.

Appelé à la barre, Marcel Malanga a décrit les circonstances qui l’ont amené à arriver en République démocratique du Congo.

«Je suis venu au Congo, visiter mon père que je n’avais pas vu depuis 2021», a-t-il répondu au Tribunal qui lui a demandé le but pour lequel lui et son père sont arrivés en RDC.

Quant à leur intrusion dans le Palais de la Nation, bureau de travail officiel du Président de la République, il a affirmé de ne pas connaître le pourquoi de leur présence en ce lieu en tenue militaire et armes à la main.

«Je ne parle pas le Lingala. Je n’arrivais pas à comprendre mon père qui ne donnait des ordres qu’en Lingala. Moi, je suivais le mouvement. Je suivais les ordres de mon père. Si je ne le faisais pas, mon père allait me tuer», a-t-il rétorqué, indiquant que «Taylor», un sujet américain, pilotait le drone avec son père qui fut le chef des assaillants.

«En parlant de Félix Tshisekedi, je pensais que mon père parlait d’un sujet Lambda, je ne savais pas qu’il s’agissait du Président de la République. Il y a beaucoup d’innocents qui ont été traînés devant vous. Je n’ai jamais vu parmi les hommes de main de mon père, Monsieur Jean-Jacques Wondo et toutes les autres femmes…. elles sont des serveuses au restaurant Momo», a-t-il conclu.

Après l’interrogatoire de Marcel Malanga, s’en est suivi celui d’un autre américain nommé Benjamin Zalman. Ce dernier a révélé avoir connu le chef des assaillants Christian Malanga depuis 2013 à Washington, dans un forum économique. Ils se sont ensuite revus à Swaziland en 2020. «Il m’a donné l’opportunité d’obtenir une licence minière au Mozambique. Avec Christian, on ne parlait que business», a-t-il dit.

A propos de leur incursion au Palais de la nation, le prévenu Zalman a dit avoir été pris par force sans son consentement. «Je n’ai joué aucun rôle dans le coup d’État étouffé. Je pensais d’ailleurs à m’enfuir tellement que j’avais peur », a-t-il déclaré.

Econews avec ACP