Bénéficiaire mardi d’une liberté provisoire, selon l’arrêt rendu par la Haute Cour militaire, François Beya, l’ancien maître-espion de Félix Tshisekedi, est attendu, en fin de semaine, dans la capitale française pour des soins appropriés à l’hôpital américain de Paris. Sa libération est le fruit d’un long plaidoyer mené par le clan Beya, conjointement aux chancelleries africaines et occidentales, rapporte Africa Intelligence.
François Beya Kasonga, l’ancien conseiller spécial en matière de sécurité du Président Félix Tshisekedi, a finalement bénéficié d’une liberté provisoire. Il peut momentanément humer l’air frais de la ville, tout en restant à la disposition de la Justice. Cette semaine déjà, l’ancien maitre-espion de Félix Tshisekedi devait prendre la direction de la France pour des soins médicaux à l’hôpital américain de Paris.
Pour y arriver, François Beya a dû subir une saga juridico-sécuritaire qui a duré près de six mois, depuis son interpellation en février dernier par les services de l’ANR (Agence nationale des renseignements).
Mardi, François Beya s’est quelque peu relaxé ; la Haute Cour militaire ayant décidé de lui accorder « la liberté provisoire ».
« La Haute cour militaire a finalement accordé la liberté provisoire à notre client François Beya pour des raisons de santé », en réponse à une requête introduite par la défense, a déclaré son avocat Me John Kaboto, repris par RFI. Et d’ajouter : « Notre client est aussi autorisé à se faire soigner dans une formation hospitalière appropriée, au pays ou à l’étranger. Il lui est demandé d’en formuler simplement la demande ».
«Toutefois, les audiences se poursuivent normalement dans le cadre du procès pour complot et offense contre la personne du Chef de l’État, violation de consignes et incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline », a-t-il rappelé.
Chef de la Direction générale de migration (DGM) sous le régime de l’ex-président Joseph Kabila (2001-2019), François Beya était devenu en 2019 conseiller spécial en matière de sécurité du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.
C’est le 5 février 2022 qu’il a été interpellé par l’Agence nationale de renseignement (ANR) pour « tentative de déstabilisation » des institutions démocratiques et « atteinte à la sureté nationale », avant son transfèrement, deux mois plus tard à la prison centrale de Makala.
En plus de François Beya, les autres personnes poursuivies dans le cadre de ce «complot» contre le Chef de l’État sont le brigadier Tonton Twadi Sekele (en fuite), le colonel Tite Cikapa, la commissaire supérieure principale (colonel) Lily Tambwe Mauwa, le lieutenant-colonel Pierre Kalenga Kalenga et un civil, Guy Vanda.
Selon Africa Intelligence, le cas François Beya a été traité bien loin de Kinshasa. Des chancelleries tant africaines et occidentales ont dû interférer dans son dossier. Son départ annoncé pour la France devrait vraisemblablement consacrer la fin d’une saga juridico-sécuritaire qui dure depuis six mois.
Tighana Masiala