Transmission du rapport d’experts au Conseil de sécurité :Tshisekedi vs Kagame ; rude bataille à l’ONU

Qui de Félix Tshisekedi ou de Paul Kagame triomphera devant le Conseil de sécurité des Nations Unies ? Depuis le rapport, publié le 4 août 2022, par un groupe de ses experts, les Nations Unies ne se font plus de doute sur l’implication du Rwanda dans les actes terroristes menés par le M23. Face à des évidences, compilées et documentées par les experts onusiens, Kinshasa a saisi le Conseil de sécurité pour des sanctions exemplaires contre Kigali. A Kigali, on promet cependant de se battre jusqu’au bout pour se faire entendre. Depuis lors, à New York, siège de l’ONU, on assiste à une rude bataille diplomatique entre Kinshasa et Kigali. De part et d’autre, les émissaires de Tshisekedi et Kagame arpentent les couloirs des Nations Unies pour élargir davantage le cercle de leurs appuis respectifs. Au bout du compte, seul le plus habile en diplomatie gagnera. Et sur ce point, Kigali semble avoir une bonne longueur d’avance. A moins que Kinshasa déploie toute son artillerie diplomatique pour porter haut sa voix, jusqu’à mettre à genoux Kigali. C’est fort possible. Au ministère des Affaires étrangères, on rassure que tous les moyens ont été mis en œuvre pour gagner cette bataille diplomatique.
Kinshasa et Kigali se livrent désormais une rude bataille aux Nations Unies où le rapport des experts onusiens a mis à nu le jeu malsain du président rwandais Paul Kagame. Son soutien aux terroristes du M23 a été documenté avec des preuves indiscutables par l’équipe restreinte de l’ONU. Ce que Kinshasa a toujours clamé et Kigali vigoureusement nié a été confirmé par l’ONU.
En plus, la présence des militaires rwandais sur le sol congolais est avérée. Là aussi, il n’y a plus matière à débattre. Tout est clairement établi que des militaires rwandais sont effectivement présents sur le sol congolais. D’ailleurs, ils sont engagés dans des combats contre les positions de l’armée congolaise.
Les enquêteurs onusiens ont tapé dans la fourmilière, obligeant Kigali à sortir de sa cachette. Plus possible de nier. Il faut se défendre. La meilleure défense étant l’attaque, Kigali a été le premier à demander au Conseil de sécurité des Nations Unies de se réunir urgemment afin de condamner la République Démocratique du Congo qui collaborerait, se défend-il, avec des génocidaires de FDLR et des groupes armés pour déstabiliser le Rwanda.
L’ayant appris certainement, Kinshasa a également écrit au Conseil de sécurité des Nations Unies pour l’inviter à tirer les conséquences qui s’imposent en lisant même en diagonal, ce rapport d’experts solidement documenté. Pour Kinshasa, il n’y a donc aucun doute que le Conseil de sécurité va condamner le Rwanda à cause du caractère avéré de l’agression de son armée qui agit sur le sol congolais par le M23 interposé.
Sauf que Kigali a décidé de vendre chèrement sa peau. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le Rwanda a pris de se défendre jusqu’au bout. Fort de ses appuis dans les instances internationales, particulièrement aux Nations Unies, Kigali affiche une certaine sérénité. De façade, bien sûr. Dans la mesure où le rapport du groupe d’experts des Nations Unies le cloue sur toute la ligne dans les relations qu’il entretient avec les terroristes du M23.

Tshisekedi Vs Kagame
Sur papier, on ne peut pas dire que la RDC trouvera gain de cause malgré les évidences qui sautent des sens.
Sur le terrain diplomatique, Kigali a une longueur d’avance grâce à l’utilisation efficiente du génocide de 1994. Un fonds de commerce qui marche à tous les coups.
Pour renverser la tendance, il faut convaincre l’administration américaine et l’Occident dans son ensemble. Ce n’est pas évident. La RDC a-t-elle pu se déployer pour rallier à sa cause d’autres États qui ont un mot à dire au Conseil de sécurité ?
En cette matière, on ne peut pas dire que la diplomatie congolaise serait un interlocuteur valable pour faire reverser les données. Ce travail ne relève pas des ambassadeurs. Il doit être porté au plus haut niveau de l’Etat. Il faut que des envoyés spéciaux fassent le tour des capitales bien ciblées.
Et quand il s’agit d’actionner ses nombreux lobbys, Kigali ne lésine pas sur les moyens, contrairement à Kinshasa qui croit – par naïveté sûrement – que seul un rapport des experts de l’ONU suffit pour obtenir gain de cause. Grave erreur !
Pour contrer le Rwanda sur le terrain diplomatique, la RDC devra chercher à affiner ses armes. En cette matière, il n’est pas trop tard pour bien faire.

Econews