Quand Emmanuel Macron humilie toute la «nation de Lumumba» (*)

L’attitude de Macron humiliant toute la nation de Lumumba est conforme à la logique coloniale : «L’émotion est nègre, la raison est Hélène» (L-S. Senghor). Il s’est permis en conséquence d’omettre volontairement sur la liste des pays délibérément choisis, de manière préméditée, de citer la RDC comme pays martyr, avec des crimes et souffrances liés à l’agression rwandaise.

Pour nous endormir, il fait appel entre autres, à la musique congolaise comme qui dirait la danse est bonne pour les Congolais mais la pensée, la raison et le droit d’avoir un pays nous seraient étrangers. Confirmant ainsi l’idéologie civilisatrice et coloniale (Hegel, Céline etc.).

Ce qui nous est arrivé, il y a trois jours en France, les congolais l’ont vécu au moins à trois reprises. Mais les réactions de Patrick-Emery Lumumba et de L-D. Kabila ont préservé notre honneur et dignité. Fatshi, bien que malheureusement tard, l’ait fait aussi en refusant le huis clos et le dernier repas des chefs d’État présents au 19ème anniversaire de la Francophonie.

On regrette qu’il n’ait pas quitté à chaud, la cérémonie au même moment que le discours d’occultation et d’omission prononcé par Macron. Lumumba a répondu héroïquement sur le champ au Roi Baudouin, le 30 juin 1960 au moment de la célébration de notre indépendance.

Le ciel ne s’est jamais écroulé. On l’a certes tué mais son discours a solidifié la conscience nationale des congolais et même des africains. Il a, en outre restitué la dignité et l’honneur nous arrachés par les colonisateurs. Ce n’est pas de manière isolée et passagère. Car cinq jours après l’indépendance, le même Lumumba va récidiver, en intimant l’ordre à l’Officier Belge, le plus gradé en RDC. En guise d’une causerie liée à la mutinerie, avec les Forces publiques, Jansses, confondant l’époque, dira aux militaires congolais qu’après l’indépendance égale avant l’indépendance. Lumumba le convoqua et lui donna 24 heures pour rentrer chez lui en Belgique. Ce qui fut fait.

Le Congo gagne ainsi en dignité. Laurent-Désiré Kabila qui a juré devant sa mère, d’être le deuxième Lumumba, l’a prouvé. Non seulement, il va demander aux rwandais qui l’ont aidé pour renverser le régime dictatorial de Mobutu (L-D. Kabila a affirmé plus d’une fois que d’autres Etats nous ont aidés et non seulement le Rwanda de Paul Kagame), de rentrer dans leur pays en 1998, en mettant fin à la coopération avec eux.

De plus, lorsque Mathieu Kerekou, en réunion des chefs d’État africains va commettre l’imprudence de critiquer le recours par l’AFDL au drapeau de l’indépendance, en abandonnant celui du Zaïre de Mobutu, L-D. Kabila en réaction a décidé de venger le pays, en créant un incident public, Kadhafi informé, l’en empêchera, en servant de médiation entre lui et Kerekou. Ce dernier en guise de réconciliation a remis l’or congolais que les amis de Lumumba ont gardé à la banque du Bénin.

Voilà comment se construit une puissance au sens géopolitique et le développement de la conscience nationale. L’Etat ne négocie pas avec les autres pour se faire respecter mais s’impose.

(*) Le titre est de la rédaction
Professeur Lohata Tambwe Okitokosa Paul-René