C’est confirmé ! Le Gouvernement des «warriors » va connaître un réaménagement. L’avènement du Gouvernement Sama n’est plus qu’une question d’heures. Dans les milieux de l’Union sacrée de la nation (USN), on est à l’étape de derniers ajustements pour ne pas créer des fissures dans la coalition, à quelques mois des échéances électorales de 2023.
Si le Gouvernement est annoncé avec persistance, l’assurance d’une promulgation «dans quelques jours» – comme ça se dit avec persistance au sein de l’USN – n’est, en fait, qu’un euphémisme tant il reste bien de travail à faire car, toujours selon des sources internes, «il ne faut pas veiller sur les équilibres politiques d’une Union sacrée qui reste encore fragile ».
A la Présidence de la République, un cercle restreint s’attèle à la tâche. De toute évidence, le dernier mot reviendra au Chef de l’Etat, en accord avec son Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
Tout devrait passer par une «réorientation politique» de l’Union sacrée de la nation suivant la nouvelle configuration politique à l’Assemblée nationale, a confié à la presse le député national Eliezer Tambwe qui vient de prendre ses distances d’avec la mouvance katumbiste. Et en fait de «réorientation politique», l’idée serait double : d’abord, resserrer les rangs au sein de la tshisekedie en se constituant en force électorale dans la perspective des élections de 2023; ensuite, tirer les conséquences de la recomposition et/ou la composition des nouvelles forces politiques au sein de la famille pro-Tshisekedi.
On sait, dans ce dernier cas, que la mouvance katumbiste n’est plus considérée, chez les tshisekedistes, comme faisant partie de l’USN. Le clan Katumbi a, par ailleurs, connu une saignée de personnel politique avec des défections au profit de la tshisekedie. C’est le cas, notamment, de Christophe Lutundula, Modeste Mutinga, Muhindo Nzangi ou encore d’Eliezer Tambwe, mais aussi d’un nombre non moins important, de députés et sénateurs USN.
Les aménagements projetés
Alors, qui vont partir, qui vont rester et qui vont arriver ? Bien malin celui qui répondrait à cette question tant que la maquette du nouvel exécutif n’est pas connue autant que le nouveau profil et les nouveaux objectifs de l’USN dont cette nouvelle équipe doit émaner. Gare donc à l’escroquerie des moutures qui vont certainement envahir les médias et les réseaux sociaux pour jouer leurs rôles traditionnels d’influence ou d’orientation des choix de ceux qui vont mourir, survivre ou naître.
Qu’à cela ne tienne, on peut déjà avoir une idée plus ou moins nette de ceux qui vont partir au regard des rapports actuels au sein de la famille politique de Félix Tshisekedi. Il s’agit avant tout des katumbistes qui sont en rupture de confiance avec la tshisekedie. Viennent ensuite les «warriors » actuels floqués « kabundistes ». Et ces derniers se recrutent aussi bien au sein de l’UDPS que de certains partis politiques satellites et alliés.
Outre ces deux catégories, on s’attend à voir partir des «warriors» amorphes et accusant, soit un déficit criant de résultat, soit n’ayant plus les faveurs de l’opinion générale ou sectorielle en raison de leurs méthodes de travail. Il s’agit, dans ce dernier cas, des membres du Gouvernement qui ont brillé par des scandales et des tumultes dans leur gestion sans résoudre efficacement les problèmes de leurs secteurs respectifs. Bref, des bilans qui pourraient constituer un handicap aux élections.
Ceux qui vont rester
Au nombre de ceux qui vont rester, on avance l’UDPS comme ossature principale avec sa dominance des membres du Gouvernement actuel. Le parti présidentiel pourrait s’adjoindre des forces satellites et alliées qui ont brillé par leur fidélité et leur loyauté sans pour autant avoir été «servi » dans la précédente équipe des «warriors».
Devraient aussi demeurer, le grand allié qu’est Jean-Pierre Bemba et son MLC ainsi que Kamerhe et son UNC. Deux forces politiques et sociologiques non négligeables puisqu’étant à même de faire la différence dans leurs fiefs respectifs aux prochaines élections. Pour Vital Kermerhe, il s’agirait surtout de re-fidéliser ses inconditionnels du Kivu qui n’avaient jamais digéré le traitement politique et judiciaire qui lui avait été infligé dans le procès, dit des 100 jours.
Ceux qui sont attendus
Parmi ceux qui doivent intégrer l’exécutif national, on cite surtout Henriette Wamu et son parti politique laissés pour compte aussi bien dans le Gouvernement de coalition que dans celui des «warriors». A l’élue de la circonscription électorale de la Funa, on avance d’autres forces politiques ainsi que des députés demeurés inconditionnels de Tshisekedi durant la période de turbulence politique avec le FCC (Front Commun pour le Congo) et pendant les quelque 16 mois du Gouvernement Sama Lukonde. Bref, des «soldats» qui se sont battus et se battent pour la cause de la tshisekedie.
A ce nombre, on ajoute la mosaïque FCC qui, à ce jour, constitue la première force politique de l’Union sacrée en nombre de députés et sénateurs.
«Ce sont les transfuges du FCC qui ont apporté la majorité à l’Union sacrée », reconnaît un tshisekediste, mais qui n’ont eu qu’une portion congrue à travers la vice-Primature, attribuée à Jean-Pierre Lihau, ancien directeur d’Aubin Minaku au perchoir de l’Assemblée nationale.
On ne sait, cependant, pas dans quelle proportion et sous quel profil vont être embarqués ces transfuges de la kabilie, tant la méfiance à leur égard demeure tenace jusqu’à ce jour. Majoritaires au sein de la nouvelle majorité USN, en effet, les Ngoyi Kasanji et consorts peinent à se constituer en groupe parlementaire pour la simple raison que l’on craint qu’après coup, ils revendiquent la Primature conformément aux prescrits de la Constitution.
On s’attend également à ce que les nouveaux fidèles, c’est-à-dire ceux qui se sont séparés d’avec Moïse Katumbi soient récompensés, d’une part, et fidélisés, d’autre part, dans la perspective des élections.
Le sort de Sama Lukonde et du cabinet du Chef de l’Etat
Outre le remaniement du Gouvernement, des supputations vont également bon train sur le sort du Premier ministre Sama Lukonde et ce qui devrait se passer à la présidence de la République. Pour le patron des «warriors », les probabilités les plus avancées indiquent qu’il devrait rempiler. A l’étai de cette estimation, on avance que les changements attendus concernent le réaménagement du Gouvernement actuel et non la constitution d’un nouveau Gouvernement qui impliquerait logiquement la nomination d’un nouveau Premier ministre ainsi que la définition d’un nouveau programme du Gouvernement. On ajoute également la bonne entente qui caractérise les rapports entre Sama Lukonde et le Chef de l’Etat.
Quant au cabinet du chef de l’Etat, des sources dignes de foi assurent qu’il n’y coupera pas et devra connaître une purge. On rappelle déjà qu’un premier travail avait commencé à base d’un polygraphe mais n’avait concerné que le personnel d’appoint et le personnel non politique.
Le réaménagement annoncé pourrait se faire dans la logique de la réduction de la taille du cabinet qui devrait aussi être expurgé de certaines figures en délicatesses avec des partenaires extérieurs. Le cas des Etats-Unis qui ciblent certaines figures liées au deal passé avec Dan Gertler, actuellement sous sanctions américaines, pour la récupération de ses actifs miniers et pétroliers.
Avec JEK (Congoguardian.com)